Les réseaux sont peu responsables de l’impact environnemental du numérique
L’Agence de la transition écologique (Ademe) et le régulateur des télécoms (Arcep) ont rendu fin janvier les conclusions de la mission commune de 18 mois que leur avait confiée le Gouvernement, visant à mesurer l’empreinte environnementale du numérique en France « et à identifier des leviers d’actions et des bonnes pratiques pour la réduire ».
Leur rapport indique que les terminaux (téléviseurs surtout, ordinateurs, tablettes puis smartphones, etc.) sont à l’origine de « 64% à 92% » de l’empreinte environnementale du numérique en France, selon la dizaine d’indicateurs étudiés alors que l’empreinte carbone annuelle du numérique représentait 2,5 % de l’empreinte nationale en août 2020. Les centres de données représentent entre 4 % et 22 % et les réseaux ne contribuent qu’entre 2 % à 14 % de l’empreinte carbone annuelle en France.
Bien que la séparation entre les deux types de réseaux (réseaux fixes et réseaux mobiles fixes ne soit pas totale (certains équipements sont communs), le rapport s’efforce de chiffrer séparément les impacts des deux types de réseau. À l’échelle de la France, les réseaux fixes génèrent plus d’impact que les réseaux mobiles (entre 75% et 90%, contre entre 10% et 25%). En effet, les réseaux fixes consomment plus d’électricité en phase d’utilisation, et requièrent plus d’équipements, notamment du fait des box installées chez les utilisateurs. Mais, rapporté à la quantité de Go consommée sur chaque réseau, l’impact environnemental des réseaux fixes devient inférieur à celui des réseaux mobiles. Par Go consommé, les réseaux mobiles ont près de trois fois plus d’impact que les réseaux fixes pour l’ensemble des indicateurs environnementaux étudiés. Néanmoins, il faut garder à l’esprit que les réseaux ont une consommation très largement fixe et indépendante du trafic (plutôt en fonction du degré de couverture géographique). L’augmentation du trafic a donc pour effet de baisser l’impact environnemental par Go de données et peut augmenter l’impact environnemental total associé aux réseaux mais pas de manière proportionnelle.
Enfin, quelle que soit la brique étudiée du numérique (terminaux, centres de données et réseaux), le rapport confirme, après étude des différentes phases du cycle de vie des appareils (fabrication, distribution, utilisation et fin de vie), que la fabrication est « la principale source » d’impact pour l’environnement, en raison notamment de la quantité importante de ressources et d’énergie pour extraire les matériaux nécessaires. C’est pourquoi, parmi les pistes possibles pour réduire l’empreinte écologique du numérique, les auteurs de l’étude insistent notamment sur le reconditionnement des smartphones. « En moyenne, faire l’acquisition d’un téléphone mobile reconditionné permet une réduction d’impact environnemental annuel de 55 % à 91 % (selon les catégories d’impacts) par rapport à l’utilisation d’un smartphone neuf » souligne l’ADEME. « En 2020, avec des ventes estimées à 2,8 millions d’unités, l’utilisation de smartphones reconditionnés par les Français permet approximativement des économies de 229 000 tonnes de matières premières et 70 000 tonnes d’équivalent CO2 » ajoute-t-elle.
Les smartphones reconditionnés sont en moyenne 8 fois plus vertueux que les smartphones neufs, chiffre l’Ademe.
Ces chiffres confortent la politique d’engagements pour un numérique responsable des opérateurs de la Fédération Française des Télécoms, concrétisés par une charte d’engagements rendue publique fin 2021. Cette charte fait, en effet, du nombre de téléphones mobiles collectés pour recyclage ou réemploi et du nombre vendu par les opérateurs de téléphones reconditionnés deux indicateurs qui seront des objectifs annuels de progrès.
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