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Sac à dos bouclés, valises fermées, tongs aux pieds et casquette sur la tête : ça y est, ce sont enfin les vacances ! Avant de vous aventurer dans les gares, les aéroports ou sur les routes des vacances, suivez nos 12 conseils pour partir connecté en toute sérénité !
1. Profitez sans frais de l’itinérance mobile partout en Europe
Depuis le 15 juin 2017, les frais supplémentaires d’itinérance mobile (roaming) dans les 27 pays européens sont supprimés et les tarifs sont désormais égaux aux forfaits nationaux, dans la limite autorisée par votre abonnement et d’un usage qualifié de « raisonnable ». Concernant les appels et les SMS, le principe est simple : votre forfait s’applique à l’identique dans les 26 autres pays. Si vous avez un forfait appel et SMS illimité, vous pouvez effectuer des appels illimités ailleurs en Europe, idem pour les forfaits limités.
Concernant la consommation de données mobiles (data), la majorité de votre forfait peut être consommé en dehors de la France. En effet, les opérateurs ne sont pas autorisés à restreindre l’usage des données. Il est tout de même préconisé de vous renseigner auprès de votre opérateur pour connaître les modalités qui s’appliquent sur votre contrat mobile. Cette nouvelle législation n’inclut pas les appels vers d’autres pays d’Europe depuis la France avec un forfait français et les pays en dehors de l’Union Européenne, sauf indication contraire dans votre contrat.
Cependant, les opérateurs sont en droit de définir une limite d’utilisation à l’accès Internet en dehors du territoire national dans trois cas bien précis :
- Pour les forfaits illimités ;
- Pour les forfaits jugés particulièrement généreux sur l’Internet mobile (lorsque le prix hors taxes du forfait est inférieur à 7,70 €/Go) ;
- Pour les offres prépayées.
2. Les cambrioleurs ne prennent pas de vacances, restez discrets sur les réseaux sociaux
Twitter, Facebook, Instagram, Snapchat… évitez de diffuser des informations sur vos dates de départ en congé. Sur les réseaux sociaux, la première chose à faire est de définir votre vie privée de façon à ce que seuls vos amis y aient accès. Vous éviterez ainsi qu’un grand nombre puisse y avoir accès. Malgré ces précautions prises, il est plus prudent de poster vos photos de vacances une fois de retour à votre domicile. Évitez également les outils de vidéo en direct (Periscope, Facebook Live…) car ils sont de formidables moyens d’indiquer en temps réel où vous êtes à n’importe qui dans le monde.
Ne permettez pas que l’on vous identifie dans des publications sans votre autorisation, vous pouvez également désactiver la fonction de partage de vos publications. Dans tous les cas, vérifiez vos paramètres de sécurité sur vos réseaux avant de partir. Pensez également à désactiver la géolocalisation durant votre voyage, pour que votre smartphone ne donne pas l’information sans que vous vous en rendiez compte. Pour les parents, n’hésitez pas à rappeler ces principes à vos enfants et adolescents, souvent plus enthousiastes à partager ces informations.
3. Pickpockets : soyez vigilants dans les lieux publics
Métro, plage, hôtel, véhicule, terrasse de restaurant… où que vous soyez, tenez votre appareil discrètement et ne le posez pas à la vue de tous. Avant de partir, renforcez la sécurité du déverrouillage de votre smartphone en activant le code PIN ou un mot de passe complet à l’allumage du téléphone, ainsi que le code de verrouillage de l’écran, qui s’enclenche à chaque mise en veille du téléphone.
Conservez bien le numéro IMEI du téléphone, c’est le numéro d’identification de votre téléphone : il servira à le bloquer en cas de vol. Pour connaître votre n°IMEI, il vous suffit de taper sur le clavier de votre téléphone le code suivant : *#06#. Vous pouvez retrouver tous nos conseils pratiques sur le vol des mobiles dans notre article dédié.
4. Les réseaux internet publics
Dans les gares, les aéroports ou les cafés, la présence de réseaux Wi-Fi gratuits est très appréciée des voyageurs, mais l’utilisation de ces réseaux en libre accès comporte des risques. Faciles à infecter, ils sont une proie facile pour les hackeurs qui peuvent accéder à toutes vos données, car celles-ci ne sont pas chiffrées. Évitez d’effectuer des opérations sensibles, comme la consultation de votre compte bancaire, les achats en ligne, ou la connexion à tout site auquel on accède avec un mot de passe, comme vos réseaux sociaux.
Vous avez la possibilité de passer par un VPN, (Virtual Private Network), ces programmes sont téléchargeables sous forme d’applications mobiles et permettent de protéger, un minimum, vos données.
5. En avion : Wi-Fi ou mode « Hors-ligne »
De plus en plus de compagnies aériennes proposent le Wi-Fi à bord de l’avion et vous permettent de rester connecté au-delà des nuages. Néanmoins, l’accès est soumis à certaines conditions qu’il convient de respecter pour éviter toute facturation. Il est aussi utile de rappeler que certaines compagnies se réservent le droit d’interdire certains usages à bord (appels vocaux ou vidéos) pour des raisons de sécurité. Si vous pouvez donc en bénéficier, c’est une bonne nouvelle pour vous ! Sinon, mettez votre smartphone en mode « hors-ligne » ou « mode avion » pour éviter des interférences avec les appareils de vol. Ce mode permet de désactiver simultanément les connexions cellulaires, radio FM, Wi-Fi et Bluetooth. Dans tous les cas, respectez toujours les consignes de sécurité de la compagnie aérienne.
6. Au volant : soyez vigilants en toutes circonstances
Conduire est une activité à part entière, déroger à cette règle en téléphonant au volant multiplie par 3 le risque d’accident et par 23 si vous rédigez un SMS ! Près d’un accident sur 10 est lié à l’usage du téléphone ! Laissez la messagerie répondre ou demandez à votre passager de répondre à votre place reste donc la meilleure solution. Ainsi, vous resterez parfaitement concentré sur la route et vous ne représenterez pas un danger pour autrui.
Depuis le 1er juillet 2015, écouteurs, oreillettes, kits mains libres et casques audio sont aussi interdits. Ces infractions au code de la route sont passibles d’une amende forfaitaire de 135 € et d’un retrait de 3 points sur le permis de conduire.
Bon à savoir : lors du Comité Interministériel de la Sécurité Routière (CISR) 2018, le Gouvernement a annoncé qu’à partir de 2019, les forces de l’ordre pourront procéder à une suspension de permis si une infraction est commise en même temps que l’usage du téléphone au volant, des écouteurs kit mains libres ou encore d’une oreillette Bluetooth.
7. La batterie externe, le meilleur ami de votre smartphone
Pas toujours facile de trouver une prise électrique en vacances. La solution ? Une batterie externe ! Vous pourrez ainsi recharger vos appareils où vous voulez. De très nombreux modèles existent sur le marché, le choix reste toujours un compromis entre prix, encombrement et puissance de l’accumulateur. Par exemple : une batterie externe de 5 000 mAh (milliampère-heure) peut recharger environ 2,5 fois un iPhone 7 (1 900 mAh) et 1,5 fois le Galaxy 7 (3 000 mAh). N’hésitez pas à comparer les différents modèles qui vous intéressent sur les sites spécialisés.
8. Chocs, projections d’eau… Protégez vos appareils
Les accidents sont fréquents en déplacement et arrivent plus souvent que ce que l’on ne le croit. Les coques en polycarbonate ou en silicone protège l’arrière et les angles de l’appareil, vous pouvez en trouver à partir de 10 € environ. Nous vous conseillons d’investir dans un étui à rabat aimanté pour smartphones, qui a l’avantage de protéger aussi l’écran. Possesseurs d’iPhone, vous pouvez opter pour une protection en verre trempé (comptez 40 € environ).
9. Dopez le stockage de votre smartphone
Si vous prenez toutes vos photos avec votre smartphone en voyage, prévoyez un espace de stockage suffisant. Plusieurs solutions existent : investissez dans une carte micro SD d’au moins 16 Go de stockage (si votre smartphone peut en loger une). Autre solution : le Cloud. « Picasa » et « Drive » pour Google, iCloud pour les iPhones, cloud des opérateurs télécoms… de nombreuses solutions existent pour tous les budgets. Avec « Drive » par exemple, vous pouvez profiter de 15 Go gratuits, de quoi sauvegarder environ 5 000 photos de bonne qualité.
10. Faites un geste pour l’environnement : débranchez vos appareils électriques
Chaque geste compte et contribue au respect de l’environnement. Par exemple, pensez, si cela est possible, à débrancher votre box et l’ensemble de vos appareils électriques avant de partir plutôt que de les laisser en veille : un appareil en veille non utilisé mais qui reste connecté au réseau électrique continue de consommer de l’énergie et peut représenter jusqu’à 10% de la facture d’électricité hors-chauffage. De plus, les débrancher vous permettra d’éviter les risques d’incendie.
11. Veuillez à respecter le droit à l’image d’autrui
Cultiver sa créativité en faisant des clichés de ses proches ou des magnifiques paysages qui vous entourent est un usage tout à fait plaisant du mobile et qui ne pose pas de problème. Mais veillez à ne pas prendre, sans leur autorisation, des photos de personnes sans leur consentement préalable et à les diffuser sur Internet, en particulier sur les réseaux sociaux. Cette demande d’autorisation est exigée au nom du respect de la vie privée dont le droit à l’image constitue un outil de protection.
12. Débarrassez-vous des appels et spams non désirables
D’une manière générale, ces messages vous incitent à composer un numéro de téléphone fortement surtaxé (numéro à 10 chiffres commençant par 08), ou à envoyer un SMS vers un numéro court à 5 chiffres également surtaxé. Nous vous recommandons de ne pas composer le numéro de téléphone surtaxé ou de ne pas envoyer de SMS au numéro court surtaxé. Plusieurs moyens sont mis à votre disposition pour agir en cas de spam. La solution la plus courante est de bloquer le contact, soit en mettant en place des listes noires si le smartphone le permet, soit en bloquant manuellement chaque contact.
Liens utiles :
- Signalez très facilement un SMS abusif avec le 33700.
- Article « Internet et téléphone : nos conseils pour vous protéger ».
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Didier Casas, Président de la Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms), est intervenu sur le plateau de BFM Business le 18 juillet 2018 face à Stéphane Soumier au sujet des enjeux de la 5G et de la position des opérateurs télécoms :
Vidéo | Interview de Didier Casas sur BFM Business (18/07/2018) :
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La Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms) est intervenue dans un collège de Franconville le 18 juin 2018 en partenariat avec deci-dela.org et en présence de Naïma Moutchou, Députée du Val-d’Oise.
La FFTélécoms a pu rappeler, la démarche d’accompagnement à l’éducation numérique des opérateurs membres de la Fédération. L’atelier autour du parcours pédagogique Info Hunter a été mis en pratique avec des collégiens de 6ème.
Il s’agissait à partir d’une photo postée sur les réseaux sociaux de comprendre comment décrypter le vrai du faux. Les élèves, tous très actifs pendant cette séance, ont pu exercer leur sens critique grâce à cette ressource adaptée à leur âge.
Vidéo | Atelier de sensibilisation aux fake news avec Info Hunter à Franconville :
Tweet :
Document | Guide « Internet : comment accompagner & protéger votre enfant » :
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Didier Casas, Président de la Fédération Française des Télécoms, était le 8 juin 2018 l’invité des Échos par Fabienne Schmitt.
Point sur le New Deal Mobile entre le Gouvernement et les opérateurs de téléphonie mobile, annonce des premières inaugurations des sites multi-opérateurs 4G dans les Deux-Sèvres, simplifications des démarches administratives… retrouvez ci-dessous en vidéo l’intégralité de son intervention :
Vidéo | Interview de Didier Casas dans Les Echos (08/06/2018) :
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La Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms) est intervenue le 1er juin 2018 au DigiWorld Spring Session de l’IDATE à Montpellier sur la cybersécurité et le RGPD (Règlement général sur la protection des données).
Un des principes fondateurs des télécommunications – consacré dans le code des postes et communications électroniques (CPCE) – est le respect du secret des correspondances par l’opérateur.
La loi de programmation militaire 2014-2019 avait en outre déjà obligé les opérateurs d’importance vitale (OIV) – dont font partie les principaux opérateurs télécoms – à mettre en place de nouvelles règles de sécurité indispensables à la protection de leurs systèmes d’information, à se soumettre à des contrôles destinés à s’assurer du respect de ces règles et à déclarer les incidents affectant le fonctionnement de leurs systèmes. Acteurs incontournables de la sécurité de la nation, les opérateurs télécoms ont donc depuis plusieurs années, intégré les exigences de sécurité indispensables à la protection des données et étaient ainsi relativement mieux préparés aux nouvelles obligations de protection des données exigées par le RGPD.
Néanmoins, avec la mise en place du RGPD, les opérateurs ont dû effectuer d’importants travaux internes de mise en conformité à tous les échelons de l’entreprise, par exemple pour la tenue d’un registre de traitement des données. De même, la mise en œuvre du « privacy by design », c’est-à-dire la prise en compte de la notion de respect de la vie privée et de la sécurité informatique dès la conception d’un système d’information ou d’une base de données, est désormais une obligation.
Enfin, le droit à la portabilité des données prévu par le RGPD, qui offre aux personnes la possibilité de récupérer une partie de leurs données dans un format ouvert et lisible et de les stocker ou les transmettre facilement d’un système d’information à un autre, a conduit la Fédération à instituer un groupe de travail et d’échanges entre opérateurs pour une mise en œuvre optimale.
Mais toutes les nouvelles exigences du RGPD pour les entreprises peuvent également – et doivent même – susciter de nouvelles opportunités de développement et d’innovation pour le secteur des télécoms. Le besoin croissant de sécurité et de protection des données dans le cyberespace conduit ainsi les opérateurs télécoms à développer de nouvelles activités de cyberdéfense.
L’article 19 de la loi de programmation militaire 2019-2024 en cours d’adoption – en autorisant les opérateurs à détecter les attaques informatiques grâce à des marqueurs fournis par l’ANSSI – marquera à cet égard un tournant majeur de leur rôle au service de la transformation numérique de l’économie. L’opérateur télécom du futur ne sera plus seulement un transporteur de flux pour ses clients, mais fera de la distribution sécurisée de données et proposera des solutions sécurisées.
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La Fédération Française des Télécoms a participé le 18 mai 2018 à la réunion avec les associations d’élus et des collectivités pour une coordination efficace entre tous les acteurs concernant l’accélération de la couverture numérique dans les territoires.
L’objectif de cette réunion était double : réaffirmer la volonté des opérateurs de travailler de concert avec les élus locaux pour faciliter et accélérer les déploiements sur le territoire et penser l’introduction d’un protocole de coopération entre les collectivités et les opérateurs pour une réussite opérationnelle et technique des déploiements mobiles dans le cadre du « New Deal ».
C’est en ce sens que la Fédération s’engage, avec l’ensemble des acteurs concernés.
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La Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms) continue d’agir sur le terrain pour sensibiliser les jeunes aux risques du cyberharcèlement. Elle a répondu à la demande du Collège Charles de Gaulle à Guilherand-Granges, en Ardèche près de Valence, en mettant en place le 17 mai 2018, six ateliers de sensibilisation avec des collégiens de classe de 6ème, en partenariat avec Internet Sans Crainte.
Ces ateliers, organisés autour d’un serious game, se déroulent sous forme d’enquête. Les collégiens recueillent tout au long de la séance des indices et peuvent ainsi formuler plusieurs hypothèses. La parole des élèves se libère peu à peu et chacun apporte son témoignage.
- Quels sont les bons réflexes à adopter dans une situation de cyberharcèlement ?
- Comment réagir face à un camarade ?
- Vers qui se tourner ?
C’est aussi l’occasion d’échanger avec eux sur leurs usages sur internet et les réseaux sociaux tels que Snapchat, Twitter, Facebook…
Dans un contexte où 92% des parents perçoivent des risques sur Internet pour leurs enfants (voir notre infographie), le proviseur adjoint du collège témoigne lors de cet atelier « l’apprentissage de l’outil numérique fait partie intégrante de la formation éducative générale ».
Vidéo | 6 ateliers de sensibilisation au cyberharcèlement à Valence :
Pour aller plus loin :
- Article Dauphiné Libéré du 17 mai
- www.internetsanscrainte.fr
- Guide pratique « Internet : comment accompagner & protéger votre enfant » :
Photos des ateliers :
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Didier Casas, Président de la Fédération Française des Télécoms, est intervenu le 14 mai 2018 à l’occasion de la présentation publique du rapport « Développement des véhicules autonomes : orientations stratégiques pour l’action publique ».
[INTERVIEW] Retour sur les grands enjeux à venir, l’apport de la 5G, le positionnement des opérateurs télécoms par rapport à la filière des véhicules autonomes, quelles sont les attentes ?
Tous les nouveaux véhicules commercialisés depuis le 1er mai 2018 doivent être connectés via le dispositif « eCall ». S’agit-il d’une première étape vers le véhicule autonome ?
Didier Casas : ce système permet d’envoyer automatiquement un message d’urgence en cas d’accident, par exemple quand les airbags se déclenchent. Des informations sur le véhicule (type, carburant…), ainsi que sa localisation sont alors transmises aux services de secours. « eCall » peut également être déclenché manuellement, en cas de panne ou de problème moins grave1.
Même si l’émission des messages est automatique, ce qui est un vrai plus en matière de sécurité, on est encore loin d’un véhicule autonome, mais c’est une première brique intéressante. C’est surtout un projet collaboratif, qui a été mené au niveau européen en associant plusieurs acteurs (constructeurs, pouvoirs publics, opérateurs, assureurs…).
Concrètement, qu’apporte la connexion des véhicules ?
Didier Casas : aujourd’hui, les véhicules sont largement connectés… et d’abord parce que l’usage des smartphones s’est répandu à bord, comme en témoigne le succès de l’application « Waze ». Cela me permet, au passage, de rappeler les conseils de prudence : pas d’appels ou d’activité susceptible de distraire le conducteur au volant !
Les véhicules récents disposent également de systèmes embarqués largement connectés, tant pour les loisirs numériques que pour l’information du conducteur ou la cartographie. Ils sont de plus en plus présents, au point qu’on a pu comparer les voitures modernes à des « smartphones roulants », qui se mettent à jour régulièrement en apportant de nouvelles fonctionnalités.
On voit également apparaître de nouveaux services, liés à l’utilisation des données produites par le véhicule lui-même (localisation, vitesse, utilisation du moteur…), à l’initiative des constructeurs (maintenance prédictive, gestion de flotte…), des gestionnaires d’infrastructure ou des assureurs (personnalisation des contrats en fonction du type de conduite).
Quels sont les enjeux en termes de cyber-sécurité ?
Didier Casas : le premier enjeu tient à la sécurisation des données émises par le véhicule, puisque certaines d’entre elles relèvent de la catégorie des données personnelles. Le cadre réglementaire actuel, issu du RGPD, leur est pleinement applicable, ce qui constitue une excellente garantie compte tenu du fait que :
- les conducteurs devront consentir, de manière éclairée, au traitement de leurs données, ce qui est un élément essentiel du développement de la confiance dans ces écosystèmes ;
- les entreprises impliquées devront renforcer la sécurisation de leurs systèmes informatiques pour prévenir toute fuite de données.
Le deuxième enjeu tient à la prévention du piratage des véhicules2, avec les conséquences dramatiques qu’on peut facilement imaginer. Le cadre reste à construire même si les opérateurs télécoms sont déjà tenus à de nombreuses obligations de sécurité, compte tenu de leur statut d’opérateur d’importance vitale. La loi de programmation militaire3 viendra d’ailleurs renforcer la prévention des cyber-attaques.
Dans l’attente, nous sommes favorables aux conclusions d’un rapport parlementaire récent, qui prévoit de s’opposer à l’homologation d’un véhicule dépourvu de volant et de pédales tant que leur cyber-sécurité ne sera pas pleinement assurée.
Comment le véhicule se connecte-t-il aux autres véhicules et à son environnement ?
Didier Casas : le véhicule peut d’abord se connecter aux réseaux cellulaires classiques, c’est-à-dire en 2G, 3G ou 4G. Mais on a également développé des technologies spécifiques qui lui permettent de se connecter à d’autres véhicules (on parle alors de « Vehicle to Vehicle », V2V), aux infrastructures (V2I), voire aux piétons (V2P). Deux technologies, dites globalement « V2x », sont actuellement testées :
- ITS G5, qui utilise des fréquences libres de droit (non protégées) dans la bande des 5,8 GHz et fonctionne un peu comme du Wi-Fi (faible portée, qui nécessite donc de multiplier les émetteurs pour connecter un véhicule en circulation) ;
- Cellular V2x (ou, aujourd’hui, LTE V2x), qui utilise la même bande de fréquence mais dans le cadre de licences. Il est d’ores et déjà prévu que cette technologie évolue pour utiliser la 5G, dont le déploiement est attendu à partir de 2020.
Il est trop tôt pour savoir comment ces technologies s’articuleront. Mais il faut d’ores et déjà comprendre qu’elles seront complémentaires. Le V2x actuel, par exemple, ne fonctionne qu’à proximité immédiate des infrastructures et un relai par des technologies cellulaires classiques sera nécessaire en dehors des voies principales.
Par ailleurs, si les deux technologies V2x ont des performances intrinsèquement comparables (même si elles ne sont pas interopérables…), le Cellular V2x pourra bénéficier des déploiements des opérateurs, avec lequel il est compatible.
Que va apporter la 5G aux véhicules autonomes ?
Didier Casas : les performances de la 4G sont déjà très largement suffisantes, cette technologie permet déjà, par exemple, de télécharger des cartes de plusieurs Go en quelques minutes. Grâce à l’accord historique que les opérateurs viennent de signer avec les pouvoirs publics sur l’accélération du déploiement, les zones couvertes en 4G vont largement s’étendre.
Mais il est vrai que la 5G, qui proposera des performances très supérieures en termes de débits et de latence, va apporter de nouvelles fonctionnalités qui permettront de franchir de nouveaux paliers vers le véhicule véritablement autonome.
Concrètement, la 5G permettra par exemple :
- de télécharger des cartes à haute densité et de les mettre à jour en temps réel (état du trafic, de la chaussée). Des cartes 3D seront également disponibles, ce qui va permettre aux conducteurs de bénéficier de la réalité augmentée dans certaines situations… avant que les algorithmes ne prennent définitivement le volant ;
- d’améliorer la connexion de véhicule à véhicule. Grâce à la faible latence de la 5G, une voiture pourra bénéficier des capteurs des véhicules situés devant lui pour anticiper un ralentissement ou, littéralement, « voir » au-delà d’un virage4 ;
- de permettre le développement de ce que les spécialistes appellent les « manœuvres collaboratives». En communiquant entre elles et avec les infrastructures, les véhicules pourront adapter automatiquement leurs itinéraires pour fluidifier et sécuriser la circulation, surtout en ville.
Les opérateurs télécoms travaillent-ils déjà sur le véhicule autonome ?
Didier Casas : nous sommes très attentifs au développement du véhicule autonome, tant sur le plan technologique qu’économique. Des membres de la Fédération contribuent déjà à des projets innovants, comme :
- le projet « Scoop» qui, à l’initiative de Renault et PSA, a permis d’équiper près de 3 000 véhicules de la technologie ITS G5 afin d’améliorer l’information des conducteurs (V2V et V2I) et de mieux comprendre leurs attentes en matière de conduite autonome5 ;
- le développement par l’UTAC-CERAM, à proximité de Paris, du premier centre de test de véhicules autonomes dans un milieu urbain simulé, qui bénéficiera rapidement des meilleures technologies de communication6.
Encore une fois, ce sont des projets collaboratifs, car c’est la clef pour avancer dans un domaine où de multiples acteurs interviennent. Sans oublier la dimension européenne, qui est nécessaire au développement d’acteurs de premier plan face aux géants américains ou chinois. De ce point de vue, on ne peut qu’être rassuré par le rachat de « HERE » des constructeurs européens7.
Comment est-ce que les opérateurs se positionnent-ils vis-à-vis de la filière des véhicules autonomes ? Quelles sont leurs attentes ?
Didier Casas : les membres de la FFTelecoms souhaitent soutenir le développement de cette filière, qui constitue une chance historique pour notre industrie automobile et devrait permettre, plus généralement, d’améliorer notre sécurité, notre confort et notre cadre de vie tout en limitant l’impact de nos activités sur l’environnement.
Nous y contribuons d’abord en déployant très loin sur le territoire des réseaux capables d’absorber un trafic data en forte croissance. En ce sens, nous construisons le substrat de l’écosystème à venir du véhicule connecté puisque, d’ici quelques années, une voiture devrait utiliser beaucoup plus de données qu’un client « normal »8.
Il est trop tôt pour évoquer des projets concrets, car les technologies (5G et V2x) ne sont pas stabilisées. Mais on peut déjà dire que l’engagement des opérateurs tiendra à leur capacité à valoriser leurs investissements dans les réseaux pour, justement, absorber cette croissance des usages… On a parfois tendance à l’oublier, mais la connectivité ne peut être gratuite !
Dans ce cadre, et en dehors des discussions que nos membres auront avec les autres acteurs de l’écosystème (constructeurs, gestionnaires d’infrastructures…), nous serons attentifs à la régulation qui devra préserver les intérêts des opérateurs en veillant :
- à ce que les éventuelles obligations de couverture restent proportionnées à la valeur que les opérateurs pourront tirer de ces nouveaux écosystèmes9 ;
- à ce qu’ils disposent de blocs de fréquences leur permettant de déployer la 5G dans de bonnes conditions et, surtout, sans interférences ( le précédent fâcheux du GSM-R), ce qui constitue, s’agissant d’applications critiques comme le véhicule autonome, un impératif.
À ce titre (et même si les opérateurs n’ont pas toujours été associés à ces réflexions…) on ne peut que saluer la stratégie nationale, qui insiste, de manière pragmatique, sur la nécessité de normaliser rapidement les technologies de connexion du véhicule (en garantissant a priori une interopérabilité européenne) et de déterminer très précisément les besoins de couverture des voies secondaires.
1. Les nouveaux véhicules sont équipés d’une carte SIM et, dès qu’un accident est détecté, un message est automatiquement émis à destination des services d’urgence (112). Des appels manuels sont également possibles en cas d’immobilisation du véhicule qui, en fonction des besoins, sont routés vers les secours ou des plateformes comme « Mondial Assistance ».
2. Le problème n’est pas propre aux voitures, puisqu’il concerne également le secteur aérien ou ferroviaire. La multiplication des véhicules autonomes, qui seront diffusés à des millions d’exemplaires, pose néanmoins le problème à une autre échelle.
3. Le futur article 19 de la loi de programmation militaire prévoit, en lien avec les opérateurs, de renforcer les compétences de l’ANSSI en matière de prévention des cyber-attaques (détection des attaques par un système de « sondes », amélioration de l’information…).
4. Des tests, actuellement menés au Japon par Nissan, NTT Docomo et Qualcomm, ont montré que la technologie Cellular V2x, permettrait de détecter des obstacles qui ne sont pas encore visibles en raison de la circulation ou de la topographie, par exemple à une intersection sans visibilité, sur une route de montagne ou par mauvais temps (détection dite « Not Line of Sight», NLoS).
5. Orange, partenaire de ce projet depuis 2014, a participé à l’équipement de plusieurs milliers de Km de routes en ITS G5, notamment en Île-de-France (A86), en Bretagne (axe Nantes-Rennes-Saint-Malo) et dans l’est de la France.
6. Spécialisé dans le contrôle technique et la normalisation, l’UTAC-CERAM dispose de deux centres en Île-de-France, à Mortefontaine et Linas-Montlhéry, qui accueillera la structure d’essai des véhicules autonomes.
7. Ex-filiale de Nokia, « HERE » développe des logiciels de cartographie et de planification d’itinéraires. En 2015, l’entreprise a été rachetée, pour près de 3 milliards d’euros, par un consortium regroupant 3 constructeurs allemands : Daimler, Audi et BMW.
8. On estime que, dans les années à venir, un véhicule connecté devrait consommer (hors loisirs numériques) 30 à 40 Go de données par mois tant pour télécharger des informations (la carte HD d’une ville pèse déjà plusieurs Go, et beaucoup plus en 3D) que pour en émettre vers son environnement (régime moteur, données techniques…). Par comparaison, nos clients utilisent, en moyenne, 5 à 6 Go de data par mois.
9. Une des annexes de la stratégie nationale estime nécessaire de viser « la connexion performante et totale des infrastructures routières ». Le texte lui-même est plus modéré puisqu’il évoque simplement la réalisation d’une enquête visant à « évaluer la pertinence socio-économique de la couverture des différentes sections-types du réseau routier ». Par ailleurs, la stratégie nationale est neutre au regard des technologies.
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Une délégation de la Fédération Française des Télécoms a été auditionnée le 12 avril 2018 par la mission d’information sur la nouvelle régulation de la communication audiovisuelle à l’ère numérique à l’assemblée nationale.
La première contribution des opérateurs à l’exception culturelle est de construire des réseaux à la pointe des capacités techniques pour permettre aux créateurs et ceux qui diffusent les contenus, d’être accessibles partout sur le territoire, avec le débit permettant l’interactivité, base de tous les nouveaux usages plébiscités par les citoyens. Les investissements et les innovations technologiques des opérateurs ont permis de développer un véritable écosystème une offre légale de services culturels qui répond à la fois à l’évolution des usages et aux exigences de transparence et de rémunération des créateurs : accès la TV via la box, télévision de rattrapage, vidéo à la demande, vidéo sur IP.
Les opérateurs de la Fédération ont rappelé qu’ils étaient les premiers partenaires et acteurs du financement de la culture et de l’exception culturelle française. En 2016, les trois principaux opérateurs de la Fédération ont acquitté plus de 520 millions d’euros de prélèvements pour le secteur culturel, soit un tiers de la fiscalité spécifique du secteur qui atteint en 2016, plus de 1,2 milliard d’euros hors Free. Au-delà de cet effort d’investissement sur les nouveaux réseaux, les opérateurs ont à faire face à des prélèvements massifs sans contrepartie ni motivation claire quant à l’emploi des ressources ainsi générées.
Ils ont exposé les conditions pour développer et faire émerger des champions européens, alors qu’aujourd’hui la compétition est inégale entre les différents acteurs pour rivaliser avec les grandes plateformes mondiales.
Les pouvoirs publics doivent faire évoluer une régulation datée de l’audiovisuel et mettre en œuvre des conditions équitables pour l’ensemble des acteurs et fournisseurs de contenus numériques.
Plusieurs pistes de réflexion ont été proposées aux rapporteurs de la mission d’information :
- Fixer à la régulation des objectifs de développement des éditeurs et des distributeurs de services audiovisuels.
- Alléger la réglementation qui pèse sur les acteurs dans le secteur audiovisuel.
- Engager une réflexion globale sur le financement de l’audiovisuel et notamment l’audiovisuel public en veillant à faire contribuer l’ensemble des acteurs du numériques de manière équitable « Level Playing Field ».
La Fédération et ses membres veilleront à la prise en compte des propositions du secteur lors de l’élaboration du futur texte de loi relatif à l’audiovisuel.
Cliquez ici pour voir l’audition complète en replay.
Intervenants de l’audition :
- Michel Combot, Directeur général de la Fédération Française des Télécoms
- Anthony Colombani, Directeur des affaires publiques de Bouygues Telecom
- Pierre Petillault, Directeur-adjoint des affaires publiques d’Orange
- Olivier Riffard, Directeur des affaires publiques de la FFTelecoms
- Thomas Puijalon, Responsable des affaires publiques de SFR
- Aurore Bergé, Députée des Yvelines, Rapporteure
- Pierre-Yves Bournazel, Députée de Paris, Président de la Commission
- Fabienne Colboc, Députée d’Indre-et-Loire
Vidéo | Discours introductif de Michel Combot :