Subject : Réseaux
La Fédération Française des Télécoms et ses membres Bouygues Telecom, Orange, SFR, saluent à nouveau l’importance et la richesse du travail mené par l’ANSES dans la version actualisée de son avis du printemps 2021 « Exposition aux champs électromagnétiques liée au déploiement de la technologie 5G et effets sanitaires associés », intégrant l’analyse des contributions de la consultation publique. Il prend en compte les résultats des rapports et études parus depuis le printemps 2021, la finalisation de certains travaux amorcés par le collectif d’experts et les récentes mesures d’exposition de la 5G effectuées par l’ANFR.
Nous retenons que les précisions apportées par l’ANSES dans l’avis de février 2022 confortent les conclusions initiales de l’expertise, à savoir que la 5G ne présente pas de risque spécifique pour la santé dans les fréquences utilisées aujourd’hui en France et en cours de déploiement. « Les conclusions de l’expertise ne font pas apparaître, en l’état actuel des connaissances, de risques sanitaires nouveaux liés à l’exposition aux radiofréquences avec le déploiement actuel de la 5G » (page 20).
Ces conclusions rejoignent celles de nombreuses autres autorités sanitaires et organisations internationales qui ont déjà pris position positivement sur le sujet (ICNIRP, OMS, Allemagne, Pays Bas, Royaume Uni, etc.).
Avec le déploiement dans les bandes de fréquences comprises entre 700 MHz et 2,1 GHz, d’ores et déjà utilisées par les technologies 3G et 4G, ou dans la bande 3,5 GHz, l’Agence conclut sur la foi des travaux les plus récents de l’ANFR qu’«Il est peu probable que ce déploiement entraîne de nouveaux risques pour la santé, comparé aux résultats des expertises sur les générations de téléphonie précédentes».
Notre industrie se félicite aussi que le rapport de l’ANSES rappelle à nouveau l’utilité sociale et économique du déploiement de la 5G : « le déploiement des infrastructures de communication 5G a pour objectif de favoriser le développement de services innovants, à l’attention à la fois des particuliers et des entreprises utilisatrices, dans des domaines variés comme la santé, les médias, les transports ou encore les industries du futur. »
Enfin, conscients/soucieux des impacts sociétaux du numérique, que la technologie 5G va probablement accélérer, nous tenons à rappeler que les opérateurs télécoms sont attachés à relayer les bonnes pratiques d’utilisation des outils numériques en incitant notamment les jeunes à un usage modéré de ces dispositifs (Guide | Comment accompagner et protéger votre enfant sur internet), en invitant à réduire l’exposition des enfants aux radiofréquences émises notamment par les téléphones mobiles, et en privilégiant le recours au kit main-libre.
Subject : Réseaux
Le 3 mars 2022, le Comité Stratégique de Filière (CSF) « Infrastructures Numériques » a participé à la restitution du rapport de la Mission 5G Industrielle lancée par le Gouvernement et présidée par Philippe Herbert. Cet évènement a été l’occasion de présenter les recommandations de la mission, à la mise en œuvre desquelles le CSF « Infrastructures Numériques » est pleinement associé.
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La mission 5G Industrielle
Confiée le 19 octobre 2021 par Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l’Industrie, et de Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, cette mission a pour objectifs de développer les usages de la 5G dans l’industrie et d’en accélérer l’appropriation par les professionnels ; d’identifier les éventuels freins à son déploiement ; et de proposer des actions concrètes pour accompagner l’industrie française dans la conception et l’adoption de services innovants en 5G. Les travaux ont pris en compte le retour d’expériences d’acteurs français et européens. Cette mission s’inscrit dans le cadre de la Stratégie d’accélération sur la 5G et les futures technologies de réseaux de télécommunications.
Le rapport sur la 5G Industrielle de Philippe Herbert
La méthodologie de travail de la Mission 5G Industrielle
La méthodologie de la Mission 5G Industrielle est basée sur l’installation d’un Groupe de travail présidé par Philippe Herbert. Ce groupe est composé de 14 personnes issues de fédérations membres des CSF « Infrastructures Numériques » et « Solutions pour l’industrie du futur », d’entreprises représentants ces CSF et d’experts de la 5G ou de l’industrie du futur.
Cette méthodologie repose également sur la notion de « 5G industrielle ». Afin de garder un champ d’étude réaliste, il a été choisi de concentrer au maximum les travaux aux industries manufacturières, où la 5G est avant tout un enjeu pour le pilotage des processus de production et de l’espace de l’atelier ou de l’usine. La « 5G industrielle » a donc été définie pour cette Mission comme l’ensemble des usages de la 5G dans l’industrie, les solutions utilisées pour la mise en œuvre de ces usages et les technologies associées.
Trois séquences se sont succédées lors de quatre mois de travaux du Groupe de travail de la mission 5G industrielle. Tout d’abord se sont tenues des auditions d’industriels français utilisateurs de la 5G et d’acteurs de l’écosystème français de la 5G industrielle. Ensuite, des auditions d’acteurs industriels allemands menant des travaux sur la 5G industrielle, ponctuées d’un déplacement du Groupe de travail au « 5G Industry Campus Europe », dans les locaux du Fraunhofer Institute for Production Technology (IPT) à Aix-la-Chapelle. Enfin, plusieurs sessions de travail ont été consacrées à la formulation des principales conclusions et recommandations de la Mission.
Philippe Herbert, avec certains membres du Groupe de travail, a mené en parallèle de ces travaux plusieurs dizaines de rencontres avec des acteurs de l’écosystème 5G Industrielle français ou international. Des contributions écrites ont également été intégrées. Des voyages d’étude complémentaires ont été organisés au Salon de l’AGURRE et au Campus Région du numérique à Charbonnières-les-Bains. Au total, plus de 60 acteurs ont pu contribuer d’une manière ou d’une autre aux travaux de la Mission.
Le contexte de la Mission 5G Industrielle
La 5G industrielle s’inscrit dans un contexte pluriel. Tout d’abord, celui de la transition numérique de l’industrie, dont la 5G industrielle constitue une brique essentielle. Elle représente en cela un enjeu de compétitivité et de relocalisation pour l’industrie française. Ensuite, la 5G industrielle s’inscrit dans le contexte d’un changement de paradigme dans le monde des télécoms. La virtualisation des réseaux mobiles et l’émergence de marchés professionnels pour ces réseaux sont deux dynamiques sous-tendant la 5G industrielle. Elle s’inscrit donc à la croisée du monde des télécoms, de l’industrie, mais aussi du monde plus large des technologies de l’information et de la communication.
1. La 5G est un enjeu de compétitivité et de relocalisation.
La valeur de la 5G pour l’industrie se trouve dans les usages et applications industriels qui vont être développés grâce aux caractéristiques et performances des réseaux 5G. La diversité de ces applications est large, et n’a sûrement pas été explorée en intégralité à ce jour. À titre d’exemple, le Fraunhofer IPT[1], en Allemagne, développe un cas d’usage visant à améliorer la précision et la qualité de la production lors des opérations d’affutage d’objets industriels critiques. Un capteur de vibration est connecté à un jumeau numérique de l’objet afin de pouvoir assurer un contrôle et un ajustement automatique de l’affutage. Un autre cas d’usage industriel de ce même institut concerne la chaîne de production automobile du futur, où machines, robots (AGV) sont tous en mobilité, renseignée en temps réel par un très grand nombre de capteurs intelligents communicants. Ces échanges de la Mission avec des industriels en Allemagne ont mis en lumière que les cas d’usage de la maintenance prédictive, des applications à distance et de la communication Machine to Machine (M2M) sans-fils y ont été identifiés comme les plus prometteurs à court et moyen termes pour l’industrie manufacturière locale.
La 5G dans un contexte industriel peut également permettre l’accès aux services plus classiques des réseaux mobiles, privés comme publics. Ainsi, à travers les nombreux cas d’usage qu’elle permet, la 5G apparaît comme l’une des composantes essentielles de l’industrie du futur. Elle constitue un réel enjeu de compétitivité industrielle comme de ré-industrialisation.
L’industrie française s’est engagée dans l’industrie 3.0 (automatisation, robotisation, numérisation des processus par des logiciels) depuis de nombreuses années, même si cela concerne encore davantage les grandes entreprises que les TPE et PME, et reste très hétérogène selon les filières. Le passage vers l’usine intelligente, connectée et durable mobilisant des technologies, relevant de l’industrie 4.0, est lui moins avancé.
Depuis 2018, le retard structurel des entreprises françaises est en cours de rattrapage, la dynamique autour de la numérisation de l’industrie s’accélérant en France. Une étude menée pour les représentants de la filière des solutions pour l’industrie du futur en 2019 indique que 50 % des entreprises industrielles souhaitent consacrer une partie importante de leur CAPEX (au moins 5 %) à de l’investissement dans des solutions industrie du futur.
La ré-industrialisation en France s’inscrit en corolaire de la transition numérique de l’industrie et du passage vers l’industrie du futur. Ce phénomène est illustré par de nombreux projets de relocalisation soutenus dans le cadre du Plan France Relance. La disponibilité de solutions et de savoir-faire dans ce domaine est essentielle pour assurer la compétitivité du tissu industriel.
Ainsi, les nombreux cas d’usage permis par la 5G lui donnent un rôle clé dans l’industrie du futur, comparable à celui d’un « système nerveux ». La maîtrise de la 5G par les industriels et leurs équipementiers est donc un élément indispensable du passage vers l’industrie du futur. La 5G industrielle n’est donc pas tant un sujet d’infrastructures de réseau, mais un sujet d’intégration d’une nouvelle technologie de connectivité dans des contextes industriels variables et complexes en cours de numérisation.
2. La 5G induit un changement de paradigme : nouveaux marchés et nouveaux acteurs.
La 5G, par sa conception et son architecture, constitue une rupture pour le marché des télécoms. Au-delà des aspects techniques et d’amélioration des performances, la Mission identifie deux enjeux industriels sous-jacents à la manière dont la 5G a été conçue. Tout d’abord, contrairement à ses prédécesseurs, la 5G a été pensée et conçue pour adresser des usages professionnels. La 5G dite « Non-Standalone » telle qu’elle a été mise en fonctionnement en 2020 dans les réseaux publics en France, vise en premier lieu à permettre aux opérateurs de répondre aux besoins croissants de connectivité. La raison d’être, à terme, de la 5G est bien « la mutation de l’industrie, des services et de la mobilité qu’elle devrait permettre ». Cela sera notamment permis par le déploiement à partir de 2023 de la 5G dite « Standalone » (SA), c’est-à-dire où l’ensemble des composantes du réseau sont spécifiques à la 5G, y compris le cœur du réseau.
La modularité des réseaux 5G privés a l’avantage de permettre de combiner plusieurs des fonctions existantes et les garanties qu’elles requièrent au sein d’une seule infrastructure, avec une qualité de service et une fiabilité réelles. Mais la 5G n’est pas toujours adaptée : d’autres réseaux professionnels sont dimensionnés pour des besoins très précis de certains industriels, qui les maîtrisent et les opèrent à des coûts compétitifs.
L’optique professionnelle grandissante des réseaux cellulaires et notamment de la 5G implique un changement de la manière dont les opérateurs et équipementiers télécoms vont devoir concevoir et commercialiser leurs offres.
L’offre de solutions et services autour des réseaux mobiles, historiquement tournée vers le grand public, doit pouvoir maintenant adresser le marché professionnel, aux besoins et modes de fonctionnement très différents.
Le marché des équipements télécoms connaît avec la 5G un changement de paradigme majeur avec la montée en puissance de la virtualisation des réseaux. Plusieurs technologies à forte valeur ajoutée contribuent également à cette transformation des réseaux comme l’automatisation et l’intégration de l’Intelligence artificielle (IA), la « cloudification », l’interopérabilité des réseaux, la gestion de la connectivité hétérogène des objets connectés, la convergence entre les réseaux fixes et mobiles autour de cœurs 5G unifiés, et la cybersécurité de bout en bout. Cette nouvelle tendance de développement des réseaux du futur ouvre la voie à des infrastructures de réseaux plus ouvertes, virtualisées, et « cloudifiées ».
Dans ce contexte de mutation technologique et concurrentielle, la virtualisation des réseaux constitue donc une opportunité pour les acteurs porteurs de nouvelles solutions sur les réseaux télécoms du futur. Cela concerne notamment les entreprises innovantes qui seront capables d’accompagner les équipementiers dans l’adaptation à ces nouvelles conditions de marché. La France dispose en particulier de compétences techniques de pointe dans le développement logiciel et matériel, notamment sur le développement de cœurs de réseau, d’accès radio et de réseaux de raccordement. Ainsi, la conception de la 5G, pour des usages professionnels et sur la base d’architectures de plus en plus virtuelles, amène un changement de paradigme fort pour le marché des télécoms. Les enjeux de maîtrise des infrastructures et d’indépendance technologique sont donc sous-jacents au marché émergent de la 5G industrielle.
L’état des lieux de la Mission 5G Industrielle
La Mission dresse un état des lieux en trois axes :
- la dynamique et des postures industrielles autour des usages de la 5G en France ;
- les possibilités et attentes des acteurs concernant les aspects réglementaires et de déploiement de la 5G industrielle ;
- le panorama non-exhaustif de la 5G industrielle dans le monde, principalement en Allemagne.
1. La 5G Industrielle fait l’objet de politiques publiques et d’initiatives privées particulièrement volontaristes depuis trois ans.
Depuis 2019, des initiatives de l’Arcep, du Gouvernement ont permis le lancement des premiers projets d’usage de la 5G pour l’industrie. Dans le cadre de la signature de son contrat de filière en décembre 2019, le CSF « Infrastructures Numériques » a lancé la structuration d’un réseau de plateformes d’expérimentation de la 5G et de ses usages dont la plupart ont été soutenues via un Appel à projets (AAP) lancé en août 2020 par le Gouvernement dans le cadre du Plan de Relance pour l’industrie. Cet AAP et le suivi du réseau de plateformes d’expérimentations s’inscrivent dans le cadre plus général de la Stratégie d’accélération sur la 5G et les futures technologies de réseaux de télécommunications, dont le premier axe est dédié au développement des usages de la 5G.
En parallèle de ces expérimentations impulsées ou animées dans le cadre de politiques publiques, un certain nombre d’initiatives privées ont été lancées. En effet, des acteurs de la 5G industrielle ont fait le choix de créer des « 5G Labs », comme Orange ou Capgemini, qui ont été auditionnés par la Mission 5G Industrielle. L’Orange 5G Lab de Charbonnières-les-Bains, fonctionnant sur réseau public, a un tropisme industriel par son inclusion dans le campus « Région du numérique », où sont aussi présentes des plateformes dédiées à l’industrie du futur.
Les auditions menées par la Mission 5G industrielle invitent à mettre en perspective ce constat général de début de foisonnement des expérimentations. Tout d’abord, s’ils sont en augmentation, les projets d’expérimentation de la 5G industrielle ne sont, pour leur majorité, qu’à un stade de préparation et de planification. L’obtention puis le partage de résultats utiles à tout l’écosystème ne pourra avoir lieu avant plusieurs mois ou années. Une partie de ces projets pourrait également ne pas aboutir. Ensuite, ces projets sont portés en grande partie par les directions de l’innovation, de la R&D ou du numérique des entreprises industrielles les hébergeant, avec des liens faibles avec les directions opérationnelles ou avec les systèmes d’informations de ces mêmes entreprises. Le temps entre l’expérimentation et l’implémentation de la 5G dans le processus de production peut être long. Cette implémentation peut également ne jamais avoir lieu. Enfin, une partie de ces projets ne porte pas sur le processus de production mais sur des activités annexes, où la valeur ajoutée du cas d’usage ou de la 5G peut être faible. Ainsi, si un nombre significatif d’expérimentations est mené en France, l’implémentation et la diffusion dans les processus industriels à court ou moyen termes sont plus incertaines.
La Mission constate que la posture globale des industriels français vis-à-vis de la 5G est en retrait. Si les projets restent globalement prometteurs, peu d’autres projets de 5G industrielle en France ont été identifiés par la Mission. Certains industriels, une minorité, commençant des projets qui relèvent de la veille technologique ou s’intéressant à la 5G, peuvent être considérés par la Mission comme des « informés ». La grande majorité du tissu industriel français est dans une posture pouvant être considérée comme « attentiste », beaucoup plus éloignée de la 5G industrielle.
En conclusion, la 5G industrielle fait l’objet d’un vrai volontarisme et de politiques publiques fortes, autour d’un petit nombre d’industriels « activistes » mais les initiatives restent peu nombreuses. Les industriels français sont dans l’immense majorité dans une posture parfois « informée » et le plus souvent « attentiste » vis-à-vis d’une technologie dont ils attendent d’avoir une meilleure compréhension et un plus grand nombre de retours d’expérience.
2. Les modalités de l’accélération du déploiement de la 5G industrielle ont été au cœur des travaux de la Mission 5G industrielle.
En effet, le changement de paradigme sous-jacent à l’émergence du marché de la 5G industrielle invite à réfléchir aux conditions techniques et réglementaires nécessaires à un développement de solutions 5G adaptées aux différents besoins des industriels. Cette réflexion se porte ici sur deux éléments : la possibilité d’accéder à des offres 5G industrielle adaptées aux besoins, incluant les compétences, et l’accessibilité des fréquences.
Concernant les modalités techniques de déploiement, la Mission constate que les offres 5G industrielle doivent pouvoir s’adapter aux besoins des industriels utilisateurs, notamment en fonction des types de réseaux 5G utilisés (réseau 5G public, réseau 5G privé ou réseau hybride). Chacun des trois réseaux présente des avantages et des inconvénients, réponde à des besoins différents avec un modèle économique propre. Si la coexistence des trois types de réseaux semble cohérente et économiquement viable, la disponibilité réelle d’offres 5G industrielle simples à prendre en main ou prêtes à l’emploi revêt un enjeu majeur pour l’adoption des solutions par les industriels.
Par ailleurs, le déploiement de solutions 5G industrielles dépendra également de la capacité des industriels à accéder aux fréquences. Aujourd’hui, pour accéder à des fréquences pérennes pour déployer des réseaux privés ou hybrides, les industriels ont deux possibilités : (i) l’attribution de la bande 2,6GHz TDD (2570 ‑ 2620 MHz), dans le cadre d’un guichet dédié ouvert par l’Arcep en 2019 ; (ii) l’accès aux fréquences d’un des quatre opérateurs nationaux dans la « bande-cœur » de la 5G, 3,5GHz (3,49 – 3,8GHz), qui leur a été attribuée en 2020.
Les modalités d’accès aux fréquences, telles qu’elles existent aujourd’hui, ont fait l’objet de retours d’expérience mitigés de la part de la totalité des acteurs rencontrés dans le cadre de la Mission. Tout d’abord, le guichet 2,6GHz apparaît comme trop compliqué d’accès en raison du mode de calcul des redevances pour son attribution et des délais jugés trop longs. On peut noter également la seule disponibilité d’une largeur de bande de 40MHz, insuffisante pour mettre en œuvre certains cas d’usage nécessitant de forts débits. Seules 12 autorisations d’utilisation des fréquences (AUF) ont été délivrées à ce jour avec ce guichet.
Quant à l’accès aux fréquences par la bande 3,5GHz, attribuée aux opérateurs nationaux, il semble lui aussi aujourd’hui difficile à mettre en œuvre. Leur attribution a introduit une obligation visant à faciliter les partenariats avec les industriels à partir de 2023. Or, les éléments relatifs à la mise en œuvre de cette obligation ne sont pas précisés dans les autorisations d’utilisation des fréquences.
De nombreux acteurs rencontrés par la Mission ont exprimé leurs difficultés à entrer en contact avec les opérateurs nationaux pour solliciter l’accès à ces fréquences, ainsi que le manque d’offres pour cela. D’autres acteurs ont souligné le manque de souplesse de cette solution pour le développement de réseaux 5G Industrielle privés : le manque actuel d’offres d’opérateurs adaptées aux besoins et l’absence de garantie sur l’accord final des titulaires à laisser un accès aux fréquences apparaît comme un frein au lancement d’un projet 5G industrielle. Certains acteurs ont aussi souligné un enjeu connexe à l’accès aux fréquences : la nécessaire continuité de service entre réseaux publics et réseaux privés qui demande par exemple des accords de roaming entre les opérateurs nationaux et l’opérateur du réseau privé industriel, et repose donc également sur la disponibilité de telles offres. Les alternatives techniques comme les terminaux multi-SIM ou eSIM n’ont pas été présentées comme satisfaisantes par les industriels auditionnés.
Ainsi, l’accès à une bande de fréquences pérenne pour les réseaux privés 5G industriels tel qu’il est actuellement possible apparaît comme un point bloquant pour beaucoup d’industriels dans le lancement ou la mise en œuvre de leur projet 5G industrielle.
En conclusion, il est nécessaire que l’offre 5G industrielle continue d’évoluer pour permettre aux industriels de trouver des solutions adaptées à leurs besoins et de revoir l’accès aux fréquences qui n’est aujourd’hui pas assez adapté aux besoins des industriels.
3. Un éclairage comparatif à cet état des lieux en France via un panorama de la 5G industrielle au niveau international notamment en l’Allemagne.
Chez nos voisins allemands, la dynamique industrielle autour des usages de la 5G est assez forte. Des acteurs clés de la transformation numérique de l’industrie, comme les Fraunhofer, se sont emparés du sujet depuis plusieurs années. Le « 5G Industry Campus Europe » (5GICE), hébergé au sein du Fraunhofer IPT, a été lancé en mai 2020. Il propose sur la base de 7000 m2 d’ateliers, des bancs de tests et des solutions de prototypage d’usages de la 5G en vue d’un passage à l’échelle en usine. Le Fraunhofer IPT développe ainsi pour des industriels plusieurs cas d’usage de la 5G en vue d’une implémentation rapide sur les sites de production des donneurs d’ordre et propose aux industriels une offre de services dédiée (journée « découverte », identification de cas d’usage pertinents, analyses d’impact, planification de projet et aide à l’implémentation).
Les constructeurs automobiles se sont également emparés du sujet de la 5G. Volkswagen a déployé sur son usine de Wolfsburg un réseau privé 5G et un projet pilote de tests de cas d’usage pour rendre les lignes de production flexibles.
On peut également noter l’activisme des fédérations professionnelles allemandes. Le VDMA, audité dans le cadre de la Mission, mobilise une centaine de ses membres autour d’une plateforme de coopération dédiée à la connectivité industrielle sans fil, au premier rang desquels la 5G. Des équipementiers industriels allemands produisent et mutualisent ainsi les premières solutions 5G industrielle (AGV, solution de géolocalisation, etc.) adaptées aux besoins à court terme de leurs clients.
L’activisme de ces écosystèmes industriels autour des usages de la 5G semble être corrélé à une certaine facilité d’accès aux fréquences pour les réseaux privés 5G. En Allemagne, le régulateur (BNetzA) a choisi de mettre à disposition des industriels une bande de fréquence de 100MHz entre 3,7 et 3,8GHz. Les fréquences sont disponibles selon une procédure jugée simple et rapide par les acteurs allemands audités. Elles peuvent être attribuées localement, à l’échelle d’une usine, et doivent être utilisées dans l’année sous peine d’un retrait de l’autorisation. Plus de 170 attributions ont déjà été faites à ce jour via ce dispositif.
La comparaison entre cet écosystème 5G industrielle et l’écosystème français conduit à tirer plusieurs enseignements. Tout d’abord, la plupart des écosystèmes 5G industrielle dynamiques ont accès pour leurs réseaux privés à des fréquences dans ou proches d’une « bande cœur » de la 5G, autour de 3,5GHz. Plusieurs acteurs audités dans le cadre de la Mission ont souligné que l’écosystème de terminaux 5G disponibles dans cette bande est déjà important et sera amené à croitre si la demande continue de s’axer sur ces bandes. Plusieurs de ces acteurs ont, à ce titre, pointé l’intérêt de la bande 3,8-4,2 GHz pour les réseaux privés 5G en France, en raison de sa potentielle disponibilité et de son adéquation avec l’écosystème d’équipements et terminaux compatibles en construction.
Ensuite, la plupart de ces écosystèmes dynamiques ont des accès aux fréquences souvent plus adaptés, simples et moins coûteux. L’accès à la bande 2,6GHz TDD en France coûte environ 70 000 euros pour un minimum de 100 km2. En comparaison, un accès semblable à la bande 3,7 – 3,8GHz en Allemagne coûterait 3 000 euros pour 4 km2, c’est-à-dire une taille plus proche de la moyenne pour un site industriel. Ces écosystèmes ont accès à des largeurs de bande souvent plus élevées qu’en France avec le guichet 2,6GHz TDD, indispensables pour la mise en œuvre de cas d’usage nécessitant un haut débit, comme la réalité augmentée ou virtuelle.
La conclusion de cet état des lieux de la 5G industrielle en 2022 est nuancée. La France n’apparaît pas comme étant réellement en retard à l’échelle mondiale, surtout si l’on se réfère à l’horizon de maturité de la 5G industrielle, c’est-à-dire pas avant 2024. Néanmoins les déploiements de réseaux privés 5G dans l’industrie sont moins nombreux que dans d’autres pays.
Les recommandations
Recommandation n°1 : Élargir l’accès à des fréquences dédiées aux réseaux 5G privés pour les industriels
Il ressort des auditions menées dans le cadre de la mission 5G industrielle que les modalités d’accès à la bande 2,6 GHz TDD ne permettent pas un développement de la 5G industrielle. Dès lors, la Mission prévoit un plan d’action opérationnel pour faciliter l’accès aux réseaux 5G pour les industriels : (i) ouvrir un guichet pour des expérimentations d’usages industriels de la 5G dans une partie de la bande 3,8-4,2GHz. Ce guichet, qui repose sur la mobilisation du Gouvernement et de l’Arcep, devrait respecter les différentes contraintes et usages existants dans cette bande ; (ii) simplifier les modalités existantes d’accès à la bande 2,57 – 2,62 GHz TDD qui devra se traduire par : (a) un ajustement des modalités de calcul du montant des redevances adapté aux besoins industriels, et (b) un ajustement de la procédure d’attribution pour faciliter sa prise en main par les industriels ; (iii) inciter les industriels à formaliser leurs besoins ainsi que leurs attentes envers les opérateurs nationaux, titulaires des licences pour la bande 3,4-3,8 GHz, afin de leur permettre de fournir des offres en adéquation avec leurs besoins ; en corollaire : (iv) inciter les opérateurs nationaux, titulaires des licences pour la bande 3,4-3,8 GHz, à formuler des offres en adéquation avec les besoins des industriels souhaitant accéder à la 5G Industrielle.
Recommandation n°2 : La création de Campus FabLab 5G Industrielle pour accompagner et accélérer le partage des cas d’usage de la 5G industrielle, au sein de lieux fédérateurs dédiés à l’industrie
De nombreuses initiatives de démonstration de cas d’usage de la 5G sont déjà en cours en France : que ce soient des plateformes d’expérimentation soutenues par l’Etat ou par des collectivités territoriales ou des « 5G Labs » lancés par des acteurs privés. La Mission constate que ces initiatives doivent être renforcées, regroupées et complétées pour aboutir à la création de « Campus FabLab 5G Industrielle ». Leur mission serait d’opérer, en pleine collaboration avec les industriels, des projets de transformation numérique autour de cas d’usage.
La dynamique autour des Campus 5G industrielle vise à capitaliser au maximum sur l’existant pour accélérer la transformation numérique en 5G dans l’industrie française : ils catalyseront un continuum d’offres et ressources clair et facile d’accès pour les industriels, évitant une multiplication coûteuse et parfois contre-productive des dispositifs.
Cette recommandation vise à accompagner et accélérer le partage des cas d’usage de la 5G Industrielle, au sein de lieux fédérateurs dédiés à l’industrie, les « Campus FabLab 5G Industrielle ». Cela part du constat que la Mission 5G industrielle a identifié un besoin de rassembler en un même lieu tous les acteurs pertinents (industriels, opérateurs, équipementiers, intégrateurs, fournisseurs, experts, etc.) pour élaborer des solutions 5G Industrielle. Ils devront être déployés en s’appuyant sur des initiatives et entités existantes, fréquentés par les industriels dans le cadre de leur transformation numérique.
Recommandation n°3 : Stimuler le développement d’offres 5G Industrielle « clés-en-main » et dimensionnées pour le marché français
Cette recommandation vise à faire en sorte que des offres d’équipements et de services 5G Industrielle existent à des prix correspondant aux réalités des modèles économiques industriels, et en adéquation avec les bandes de fréquences utilisées en France pour les usages auxquels elles répondent. Ces offres doivent être au maximum « clés-en-main » afin de simplifier leur prise en main par les industriels qui les utiliseront.
Le plan d’action qui accompagne cette recommandation est de favoriser et accompagner l’émergence d’acteurs français innovants de la 5G industrielle ; favoriser le développement d’équipements et services compatibles 5G, y compris pour la bande 2,6 GHz TDD ; favoriser le développement d’offres 5G industrielle autour de cas d’usage.
Recommandation n°4 : Replacer la 5G industrielle dans le paysage de l’industrie 4.0 en améliorant la pédagogie et la sensibilisation auprès de tous les acteurs de l’écosystème
La Mission 5G Industrielle indique identifier que beaucoup d’industriels ne se lancent pas encore dans des projets 5G par méconnaissance de la technologie, manque d’expertise interne ou absence d’accès à des ressources d’accompagnement suffisantes. Cela concerne notamment les enjeux de sécurité des données et applications ou l’utilisation d’architectures edge ou cloud dans un contexte 5G industrielle. La recommandation vise à replacer la 5G industrielle dans le paysage de l’industrie 4.0 sous l’angle du triptyque informer, promouvoir, accompagner. Des actions de pédagogie et de sensibilisation à la 5G Industrielle permettraient de répondre à la plupart des interrogations qu’ont les entreprises et leurs écosystèmes sur la 5G Industrielle. Des actions d’accompagnement des projets et de mutualisation des expériences participeraient à cette montée en puissance de la 5G industrielle en France.
Recommandation n°5 : Développer une offre de formation et des parcours plus adaptés aux enjeux de la 5G industrielle
La Mission 5G Industrielle indique que le déploiement des usages de la 5G pour l’industrie dépendra grandement de la capacité des entreprises à recruter ou à former des personnes capables de maîtriser aussi bien les usages opérationnels de la 5G que les réseaux qui les sous-tendent. La Mission relève un manque à la fois de main d’œuvre actuellement disponible sur le marché du travail, de formations continues adaptées au domaine la 5G industrielle et de mixité des parcours dans les formations d’ingénieurs industriels, informatiques ou télécoms.
L’objectif est donc de développer une offre de formation et de parcours plus adaptés aux enjeux de la 5G industrielle et de permettre une sensibilisation plus générale des futurs professionnels de l’industrie, de l’informatique et des télécoms aux réalités de chacun de leurs secteurs. Cette recommandation est en ligne avec les actions prévues dans le cadre de l’axe 4 de la stratégie d’accélération 5G pour le renforcement des compétences sur les télécoms.
Recommandation n°6 : Apporter des réponses concrètes aux acteurs de l’écosystème 5G industrielle sur les impacts sanitaires et environnementaux de la 5G
Le déploiement de la 5G en France a suscité de nombreux questionnements relatifs aux impacts de cette technologie sur la santé et l’environnement. La Mission 5G Industrielle note que les actions initiées doivent être déclinées et complétées pour répondre aux questionnements toujours posés par les acteurs qui interviennent et interviendront sur les projets 5G industrielle, au premier rang desquels les employés travaillant sur les sites accueillant les projets. Ainsi, la recommandation vise à améliorer la pédagogie autour des études existantes. Il s’agit de permettre aux acteurs industriels d’accroître leur connaissance et leur compréhension des impacts des projets d’usages de la 5G dans l’industrie pour l’environnement et la santé. Le plan d’action opérationnel de la recommandation est de construire et de partager des supports pédagogiques adaptés à des publics industriels ; d’encourager la réalisation et le partage d’études d’impacts environnementaux et sanitaires lors de la mise en œuvre de projets 5G industrielle, et le partage de leurs résultats.
Recommandation n°7 : Apporter de la visibilité et accompagner la maturation des acteurs français et européens innovants dans la chaîne de valeur de la 5G industrielle
L’ambition de la recommandation est d’accroître la visibilité et la maturité des acteurs français et européens sur un marché de la 5G industrielle qui va se développer. Seule la constitution d’offres complètes, qui prennent le meilleur de chacun des pays européens, permettra de garantir à terme la disponibilité de solutions compétitives et maîtrisées aux industriels européens. Dans un contexte de virtualisation des réseaux où de nombreux acteurs non-européens se positionnent sur le marché de la 5G privée, une réaction à l’échelle européenne semble nécessaire. Cette recommandation rentre dans le cadre de l’axe 2 de la stratégie d’accélération pour le renforcement d’une offre souveraine sur les réseaux télécoms qui vise, entre autres, à favoriser les offres françaises et européennes permettant de sécuriser les données industrielles de bout-en-bout, quel que soit le contexte réseau (public ouvert, hybride, privé) ou d’architecture de traitement des données (edge, cloud, hybride). Ici le Gouvernement s’engage à lancer une deuxième vague de l’appel à projets franco-allemand sur les réseaux privés 5G, orientée spécifiquement vers l’industrie, dans la continuité de la coopération déjà lancée dans le cadre de la stratégie d’accélération 5G.
La participation du CSF « Infrastructures Numériques » à la mise en œuvre du rapport sur la 5G Industrielle
Le CSF « Infrastructures Numériques » accompagnera la mise en œuvre du rapport issu de la Mission 5G Industrielle.
L’enjeu est double pour la filière des infrastructures numériques : d’une part, continuer à valoriser d’un point de vue technologique les infrastructures mises en place dans le cadre de l’implémentation de la 5G industrielle et, d’autre part, permettre au plus grand nombre de bénéficier du savoir-faire de l’industrie des télécoms et des équipementiers réseaux pour se saisir au mieux des opportunités industrielles et économiques offertes par les futurs réseaux mobiles.
De nombreux projets actuellement identifiés au sein du réseau de plateformes de la filière des infrastructures numériques visent à développer des usages dans les secteurs industriels. Le CSF « Infrastructures Numériques » continuera à développer, par un dialogue continu entre les projets, des synergies entre les plateformes afin que la 5G soit identifiée comme l’un des facteurs essentiels du développement de l’industrie 4.0.
Afin de capitaliser sur les recommandations de la mission, le CSF « Infrastructures Numériques » s’engage à mettre en place un groupe de travail dédié, qui aura pour objectifs de : collecter régulièrement les besoins des principales filières industrielles françaises en matière de 5G ; piloter un benchmark sur la disponibilité internationale d’équipements aux caractéristiques adaptées à la 5G industrielle ; et animer un dialogue avec les fournisseurs et équipementiers français au sujet de la 5G industrielle. Des évènements de sensibilisation à la 5G organisés par des équipementiers et des offreurs de solutions industrielles, ainsi que des formations proposées aux autres filières autour de cas d’usage spécifiques, sont également envisagés.
[1] Créés en 1949, les Fraunhofer sont des instituts allemands spécialisés dans la recherche appliquée. 76 instituts et unités de recherches de ce type existent aujourd’hui en Allemagne. Plus d’informations sont disponibles ici : https://www.fraunhofer.de/en/about-fraunhofer.html Le Fraunhofer Institute for Prodution Technology (IPT) est notamment spécialisé dans les technologies de procédés et les machines de production.
Subject : Réseaux
L’Observatoire de la filière 5G en France mené par les fédérations membres du Comité Stratégique de Filière (« CSF ») « Infrastructures numériques » (AFNUM, FFTélécoms, InfraNum, Sycabel) et la Direction générale des entreprises (« DGE »), présenté le 2 décembre, a pour objectifs de : cadrer le périmètre des acteurs de l’écosystème 5G en France et d’évaluer l’impact économique de la 5G pour l’économie en France, à la fois en termes de chiffre d’affaires et d’emplois en distinguant : les impacts directs pour le secteur des infrastructures numériques et les impacts sur les principaux marchés d’application de la 5G, notamment la santé, l’industrie, le transport, l’agriculture et les secteurs de l’eau et de l’énergie. L’étude a été élaborée sur la base de données publiques, d’études sectorielles sur l’écosystème des télécoms en France ainsi qu’à partir de la base de données du cabinet de conseil Arthur D. Little. Ce rapport établit un dimensionnement des impacts directs de la 5G sur l’écosystème d’acteurs en France en termes de chiffre d’affaires et d’emplois au travers d’estimations et d’hypothèses appliquées sur les indicateurs d’ensemble du secteur.
SYNTHÈSE DE L’OBSERVATOIRE DE LA FILIÈRE 5G EN FRANCE
L’écosystème 5G français est déjà bien en place : il a généré près de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020, et mobilise 250 entreprises dont 180 françaises qui emploient entre 6000 et 8000 personnes. Il va continuer à se développer : porté par des investissements annuels de 1,5 à 2,2 milliards d’euros en moyenne, il pourra générer 23 à 28 milliards d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2027 et 100 000 emplois à terme. L’écosystème 5G français sera notamment porté par des cas d’usages majeurs pour l’économie française qui exploiteront un large panel technologique (réalité augmentée, véhicule connecté, réseaux privés, analyse d’image, etc.). Les entreprises françaises bénéficieront du développement de l’écosystème 5G sur les parties connectivité et installation des réseaux de la chaîne de valeur. Leur présence sur les segments de l’équipement et des solutions applicatives reste à construire.
LA 5G EN FRANCE, UN DÉPLOIEMENT PAR ÉTAPES
En septembre 2020, la France a attribué les fréquences dans la bande 3500MHz, considérée comme la bande cœur de la 5G, aux opérateurs télécoms nationaux. Cette attribution de fréquences 5G s’inscrit dans un cadre réglementaire qui favorise les investissements dans cette technologie et son déploiement rapide. Les opérateurs télécoms nationaux ont ainsi tous activé leur réseau 5G fin 2020 et démarré la commercialisation de premiers services 5G.
Le déploiement des infrastructures 5G est en cours en France. Ainsi, en 2021, les opérateurs ont continué de déployer la 5G avec l’ouverture progressive de nouvelles villes et zones couvertes. En outre, en 2022, chaque opérateur national disposant d’une licence 5G devra avoir déployé 3000 sites 5G ; le nombre de sites déployés devra être supérieur à 8000 (dont 4000 en zones peu denses) en 2024. D’autre part, les opérateurs devront avoir lancé au plus tard en 2023 les services 5G différenciés (tels que le « network slicing »[1]). Les réseaux des opérateurs nationaux devront être « 100 % 5G » d’ici à 2030.
Les premières offres 5G sont déployées sur la base d’un réseau mobile 4G, notamment les infrastructures cœur-réseau, et avec un déploiement progressif du réseau d’accès en antennes et équipements radios 5G. Une fois le cœur de réseau 5G déployé, les opérateurs pourront démarrer la commercialisation de services 5G dits en « standalone » avec l’ensemble des fonctionnalités offertes par cette nouvelle technologie.

L’ÉCOSYSTÈME DE LA 5G EN FRANCE EN 2020
L’écosystème 5G est structuré autour de trois chaînes de valeurs : les réseaux de connectivité, les terminaux et les solutions applicatives comme indiqué ci-dessous :

L’écosystème 5G français a été estimé à environ 2 milliards d’euros de dépenses en 2020. Cette dépense a été principalement générée par la construction et l’exploitation des réseaux de connectivité 5G par les opérateurs nationaux pour environ 1 milliard d’euros d’une part, et par la vente de terminaux 5G, également estimée à 1 milliard d’euros, d’autre part.

ESTIMATIONS DU NOMBRE D’EMPLOIS DIRECTEMENT IMPACTÉS PAR LA 5G EN 2020
La 5G a directement mobilisé entre 6000 et 8000 emplois en France en 2020, dans 250 entreprises, dont 180 au sein d’entreprises françaises[2] (entre 4000 à 5000 équivalents temps pleins). Ces chiffres sont obtenus en estimant la part d’activités liées à la 5G pour chaque typologie d’entreprise considérée et ont été ajustés au travers d’entretiens avec des experts sectoriels.

Sur le total des emplois mobilisés en 5G en France en 2020, la part d’emplois dans les entreprises françaises a été estimée à environ 4000 à 5000 équivalents temps pleins, ce qui représente plus de la moitié des emplois 5G totaux. Il est à noter la part significative des ETI (« Entreprises de Tailles Intermédiaires ») dans la répartition des emplois liés à la 5G en France, ainsi que la dynamique des PME qui se positionnent sur cet écosystème. Plus de 120 PME ont été identifiées, dont une très grande majorité de PME françaises.

Il faut également souligner que les emplois mobilisés par la 5G au sein des entreprises françaises concernent principalement des emplois liés aux activités de construction et d’exploitation des réseaux, qui sont par définition des activités locales. La part des emplois des entreprises françaises[3] dans la fourniture d’équipements, et dans une moindre mesure dans les logiciels réseaux, est plus réduite. Malgré l’émergence d’acteurs français spécialisés sur ce type d’équipements, la part de marché des acteurs français sur les équipements 5G demeure faible.

LA 5G EN FRANCE DEMAIN : DIMENSIONNEMENT À L’HORIZON 2027 ET CAS D’USAGES
L’étude réalise des scénarios de projection de l’écosystème 5G à l’horizon 2027 sur deux axes : demande (haute et basse) et offre (française et étrangère).

D’ici 2027, la 5G devrait générer un investissement compris entre 1,5 et 2,2 milliards d’euros par an dans les réseaux : la demande de services 5G sera d’environ 23 à 28 milliards d’euros en 2027.

Les entreprises françaises capteront essentiellement la valeur créée par les activités de construction des réseaux, de fourniture des solutions 5G et des offres de connectivité. Les investissements pour construire et opérer les réseaux privés et publics 5G sont estimés entre 19 et 21 milliards d’euros en cumulés entre 2021 et 2027. Selon le scénario considéré, les entreprises françaises pourraient capter entre 7,7 et 9,2 milliards d’euros cumulés entre 2021 et 2027, soit 40 % à 45 % des investissements totaux.

En 2027, la dépense des utilisateurs finaux est estimée à 27,7 milliards d’euros dans le cas d’une adoption rapide des solutions 5G, et à 23,3 milliards d’euros en cas d’une adoption plus lente. Ces dépenses regroupent les usages 5G mobile, les solutions fixe-mobile 5G (connectivité très haut-débit fixe via le réseau mobile), et les solutions applicatives pour les entreprises basées notamment sur les équipements et les capteurs connectés au réseau 5G. Les entreprises françaises capteront l’ensemble des dépenses des utilisateurs finaux liés à la connectivité mobile et aux offres Fixed Wireless Access (FWA). Sur le segment des solutions applicatives 5G, les entreprises françaises pourraient capter entre 25 % et 35 % des dépenses.
Sur la base des projections d’évolution de l’écosystème 5G en France, la dépense dans les solutions applicatives métiers (hors dépenses de connectivité) a été estimée entre 4,2 et 6,1 milliards d’euros en 2027. En 2027, les cinq secteurs verticaux prioritaires identifiés devraient représenter environ 75 % des dépenses directes dans les solutions applicatives métiers, soit entre 3,0 et 4,5 milliards d’euros, répartis ainsi[4] :
- Industrie 4.0 : entre 1,3 et 1,9 milliards d’euros,
- Transports : entre 0,8 et 1,2 milliards d’euros,
- Energie et eau : entre 250 et 400 millions d’euros,
- Santé : entre 330 et 500 millions d’euros,
- Agriculture : entre 330 et 500 millions d’euros.
Ces nouveaux marchés pour les acteurs des réseaux télécoms mobiles se matérialisent au travers d’un grand nombre de cas d’usages spécifiques à chaque verticale.
[1] Le network slicing est un concept qui permet une « découpe » virtuelle d’un réseau de télécommunications en plusieurs tranches (slices). Cela permet de fournir des performances différentes associées à chaque tranche, et donc d’allouer des ressources dédiées par type d’usage ou d’objet ; par exemple en termes de fiabilité, de bande passante, de latence. Chaque tranche de réseau correspond ainsi à un usage, sans empiéter sur les autres.
[2] Siège social et actionnariats français.
[3] Ibid.
[4] Source : étude de marché sectorielle Arthur D. Little / Ericsson sur les solutions applicatives IoT 5G.
Subject : Réseaux
Retrouvez ci-dessous le compteur national des sites 4G mis en service par les opérateurs de téléphonie mobile au 1er octobre 2021 :
- 91 305 sites mobiles sont déjà en 4G sur les 93 322 sites mobiles tous opérateurs confondus en France ; plus de 98% des sites des opérateurs ont donc été convertis en 4G, plus de 99% de la population est couverte en 4G ;
- Les opérateurs ont construit ou passé 37 394 sites en 4G depuis le début du New Deal Mobile.
Ce compteur est mis à jour tous les trimestres.
Historique des derniers chiffres :
- au 1er juillet 2021, il y avait 2 274 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er avril 2021, il y avait 2 522 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er janvier 2021, il y avait 3 272 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er octobre 2020, il y avait 5 936 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er juillet 2020, il y avait 8 228 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er avril 2020, il y avait 9 708 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er janvier 2020, il y avait 11 474 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er octobre 2019, il y avait 13 340 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er juillet 2019, il y avait 14 030 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er avril 2019, il y avait 14 841 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er janvier 2019, il y avait 16 346 sites à passer en 4G (article).
D’ici fin 2022, les opérateurs se sont engagés à passer l’ensemble de leurs sites du territoire en 4G.
Pour en savoir plus :
Plaquette FFTélécoms 2019 – « New Deal Mobile » 1 an après
PLAQUETTE FFTÉLÉCOMS 2018 « ACCÉLÉRER LA COUVERTURE MOBILE »
Subject : Réseaux
Le 2 décembre 2021, en présence d’Agnès Pannier-Runacher, Ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l’Industrie, et de Cédric O, Secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, la Direction Générale des Entreprises (DGE) et le Comité Stratégique de Filière (CSF) « Infrastructures numériques », représenté par son Président Nicolas Guérin, ont présenté les résultats de la Stratégie d’accélération 5G et les futurs réseaux de télécommunications. Cet évènement a été également l’occasion de présenter la première partie de l’Observatoire de la filière des infrastructures numériques consacrée à la 5G.
PRÉSENTATION DU CONTRAT STRATÉGIQUE DE FILIÈRE (CSF) INFRASTRUCTURES DU NUMÉRIQUE
Les perspectives offertes par la Stratégie d’accélération dédiée à la 5G et aux futurs réseaux de télécommunications
Lancée par le Gouvernement, le Comité Stratégique de Filière (CSF) « Infrastructures numériques » avait répondu à la consultation publique relative à la Stratégie d’accélération dédiée à la 5G et aux futurs réseaux de télécommunications dont les résultats viseront à positionner la France à la pointe des nouveaux usages numériques, marché à fort potentiel de croissance.
Pilotée par la Direction générale des Entreprises, cette stratégie d’accélération permettra de mobiliser 480 millions d’euros de financements publics pour soutenir des projets prioritaires d’ici 2022, et vise jusqu’à 735 millions de financements publics d’ici 2025, ce qui permettra, par effet de levier, de mobiliser jusqu’à 1,7 milliard d’investissements d’ici 2025.
En investissant dans les réseaux télécoms de demain, le Gouvernement fait le choix de soutenir un marché à fort potentiel de croissance d’une importance prioritaire pour accroître la compétitivité de l’économie française. La 5G est porteuse d’innovations de rupture pour de nombreux secteurs clés de l’économie, notamment pour l’industrie 4.0 (la maintenance préventive, la fabrication de haute précision, le suivi logistique d’un très grand nombre d’articles, la multiplication des capteurs), la santé (opérations à distance en temps réel), l’automobile (communications ultra-fiables à très faible latence pour les véhicules connectés et autonomes) ou les médias (réalité virtuelle en 3D à 360°).
La 5G représente donc une véritable opportunité pour renforcer la compétitivité et la capacité de notre économie à créer des emplois pérennes sur l’ensemble du territoire.
Cette Stratégie d’accélération permettra de créer jusqu’à 20 000 nouveaux emplois à horizon 2025. Elle accompagnera la croissance du marché 5G en France en visant 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires à horizon 2025. Financée par le plan France Relance et par le 4ème Programme d’investissements d’avenir, l’objectif est de positionner la France sur un marché essentiel pour l’autonomie stratégique, la maîtrise et la sécurité des infrastructures de télécommunication. La Stratégie d’accélération repose sur quatre axes : le soutien au développement des usages 5G au profit des territoires et de l’industrie, le développement de solutions françaises sur les réseaux télécoms, la consolidation des forces de recherche et développement sur les futures technologies de réseaux et le renforcement de l’offre de formation.
Par ailleurs, dans le cadre de France Relance et du programme des investissements d’avenir, Le Gouvernement a également prolongé l’un des dispositifs de la stratégie d’accélération 5G : le dispositif de soutien aux solutions souveraines pour les réseaux de télécommunications.
La 5G et les futures technologies de réseaux de télécommunications ont été identifiées comme un marché cible à fort potentiel de croissance par le Gouvernement et sur lequel la France dispose de réelles capacités.
Une stratégie d’accélération dédiée a été lancée le 6 juillet 2021, financée notamment par le 4ème Programme d’investissements d’avenir, afin de faire de la 5G un outil de compétitivité industrielle et de repositionner la France à la pointe sur les futures technologies de réseaux.
Un Observatoire sur la 5G et ses opportunités en France
Dans le cadre de cette stratégie d’accélération, la DGE a réalisé, en lien avec le CSF Infrastructures numériques, un Observatoire de la filière 5G en France visant à objectiver le nombre et profils d’entreprises, d’emplois, et le chiffre d’affaires de la filière. Cette étude, menée par le cabinet AD Little, réalise un état des lieux de la filière et de son potentiel de croissance.
L’écosystème 5G français est ainsi estimé à environ 2 milliards d’euros de dépenses en 2020 et d’ici 2027, ces dépenses pourraient atteindre de 23 à 27 milliards d’euros. Plus de 250 entreprises actives dans l’écosystème de la téléphonie mobile en France ont été analysées. Ces entreprises regroupent près de 100 000 emplois en France. Sur cette base, il est estimé que la 5G a directement mobilisé entre 6 000 et 8 000 emplois en France en 2020, dont plus de la moitié au sein d’entreprises françaises, le solde étant réalisé par des emplois au sein des filiales françaises d’entreprises étrangères installées en France.
Subject : Réseaux
Intervention le 4 novembre 2021 de Michel Combot, Directeur général de la Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms), à la conférence « 5G : un an après le début de son déploiement en France, où en est-on ? » organisée par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) au Salon des élus et décideurs des territoires d’Île-de-France (SELIF).
Extraits :
« La 5G va induire un changement fondamental dans la manière de concevoir nos réseaux. On réalisera un changement complet du réseau de manière déconcentrée. La 5G va permettre, avec les industriels, le développement des applications de demain, dans l’automobile, la santé notamment grâce à la plateforme en partenariat avec le CHU de Toulouse, etc. Pour l’industrie lourde, la 5G va permettre d’apporter des outils en termes d’automatisation des processus en milieux très contraints et produira, d’ici quelques années, un réel changement !
Au-delà du déploiement de la 5G, c’est toute une filière qui est en train de se créer autour de la 5G, ainsi que toutes les applications qui vont pouvoir se créer autour de cette technologie. Comme l’a souligné l’ANFR, le déploiement de la 5G sur l’ensemble du territoire a été très rapide en l’espace d’un an. La 5G, a, pour l’instant, été déployée sur des pylônes déjà existants.
Pour nous opérateurs, la 5G est indispensable pour arriver à la neutralité carbone à l’horizon 2040 car la 5G est une technologie plus efficiente que la 4G. Pour ce faire, pour nous, l’enjeu, en tant qu’industriels, est de faire de la pédagogie sur les usages et notamment sur la consommation. Changer le parc des terminaux doit être un changement raisonné. Les opérateurs membres de la FFTélécoms ont pris des engagements depuis plus de 10 ans sur le recyclage des terminaux.
Depuis plus d’un an, nous avons multiplié les réunions d’information avec de nombreuses métropoles et avons engagé un dialogue avec de nombreuses mairies en amont du déploiement de la 5G sur leurs territoires. »
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Subject : Réseaux
Retrouvez ci-dessous le compteur national des sites 4G mis en service par les opérateurs de téléphonie mobile au 1er juillet 2021 :
- 89 169 sites mobiles sont déjà en 4G sur les 91 443 sites mobiles tous opérateurs confondus en France ; plus de 97% des sites des opérateurs ont donc été convertis en 4G, plus de 99% de la population est couverte en 4G ;
- Les opérateurs ont construit ou passé 34 159 sites en 4G depuis le début du New Deal Mobile.
Ce compteur est mis à jour tous les trimestres.
Historique des derniers chiffres :
- au 1er avril 2021, il y avait 2 522 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er janvier 2021, il y avait 3 272 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er octobre 2020, il y avait 5 936 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er juillet 2020, il y avait 8 228 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er avril 2020, il y avait 9 708 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er janvier 2020, il y avait 11 474 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er octobre 2019, il y avait 13 340 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er juillet 2019, il y avait 14 030 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er avril 2019, il y avait 14 841 sites à passer en 4G (article) ;
- au 1er janvier 2019, il y avait 16 346 sites à passer en 4G (article).
D’ici fin 2022, les opérateurs se sont engagés à passer l’ensemble de leurs sites du territoire en 4G.
Pour en savoir plus :
Plaquette FFTélécoms 2019 – « New Deal Mobile » 1 an après
PLAQUETTE FFTÉLÉCOMS 2018 « ACCÉLÉRER LA COUVERTURE MOBILE »
Subject : Réseaux
L’objectif, pour la Fédération Française des Télécoms et ses membres, est d’accompagner tous les utilisateurs, privés ou publics, de faciliter leur sortie progressive du cuivre et de soutenir leur migration progressive vers la fibre optique en répondant à leurs questions les plus fréquentes.
Pourquoi fermer le réseau cuivre ? Qui décide ?
La fermeture du réseau cuivre, au profit du réseau fibre, est un mouvement engagé dans de nombreux pays notamment en Europe (Espagne, Norvège, Suède, Estonie, etc.). En France, comme dans les autres pays, cette démarche contribue à la modernisation numérique du pays.
Le réseau cuivre, à lui seul, représente près de 500 millions d’euros d’entretien chaque année. Installé depuis cinquante ans, peu résistant aux aléas météorologiques et à l’humidité, le câble cuivré doit être régulièrement entretenu.
Par ailleurs, le réseau cuivre atteint aujourd’hui ses limites en termes de débits et ne répond plus aux besoins des Français. L’accroissement des besoins en débit induit par la crise sanitaire a intensifié les multiples usages existants et en a créé de nouveaux. Ainsi, le télétravail massif, les visioconférences avec des proches pour maintenir le lien social, la télé-éducation, les consultations de santé en ligne et d’autres usages encore, ont contribué à accroître les besoins en débits et à confirmer la nécessité d’accélérer la transition technologique de la France.
C’est pourquoi l’opérateur télécom Orange, propriétaire du réseau cuivre, a annoncé fin 2019 sa volonté de fermer techniquement son réseau cuivre progressivement à partir de 2023. La perspective est désormais celle d’une substitution totale, d’ici dix ans, du réseau historique en cuivre par la fibre.
Le Gouvernement a, par ailleurs, fixé des objectifs sur le déploiement de la fibre pour permettre à 80% des Français d’être éligible à la fibre d’ici à 2022 et 100% d’ici à 2025.
En plus d’offrir un débit cent fois plus élevé, le réseau de fibre optique respecte plus l’environnement, nécessite trois fois moins d’énergie que le réseau cuivre et résiste mieux à l’humidité et aux aléas climatiques que le réseau cuivre. Plus robuste, il est donc moins sujet aux pannes.
Enfin, la substitution de la fibre au cuivre est encadrée par l’Arcep, qui a défini les conditions règlementaires de la fermeture du réseau cuivre.
Quel est le rôle de l’Arcep dans la fermeture du réseau cuivre ?
L’Arcep a adopté fin 2020 une décision définissant un cadre réglementaire permettant à Orange de mettre en œuvre la fermeture de son réseau cuivre.
L’Arcep veille notamment à ce que la fermeture du réseau se fasse à un rythme adapté, tant pour préserver l’intérêt des utilisateurs que le jeu concurrentiel, dans une approche non-discriminatoire et transparente.
Le cadre défini par l’Arcep précise les conditions à respecter par Orange avant de ne plus fournir de nouveaux accès sur cuivre, c’est ce qu’on appelle la fermeture commerciale, puis de procéder à la fermeture technique du réseau sur une zone donnée. À la fermeture technique du réseau cuivre, plus aucun service sur le cuivre n’est fourni, ce qui suppose qu’avant cette date tous les accès des utilisateurs doivent avoir été migrés vers la fibre voire une autre technologie (ou résiliés).
En outre, ce cadre permet, dès à présent, pour les adresses où les principaux fournisseurs d’accès (SFR, Bouygues Telecom, Free, Orange, etc.) proposent déjà leurs offres Internet grand public en fibre optique, de ne plus proposer d’offres internet sur la technologie cuivre. C’est ce qu’on appelle la fermeture commerciale du réseau cuivre à l’adresse.
L’Arcep accompagne également les expérimentations de bout en bout visant à tester la fermeture technique sur des zones précises. Ces expérimentations aident tous les acteurs à appréhender les impacts de cette fermeture de réseau avant d’envisager la fermeture technique, à plus grande échelle.
Est-ce que beaucoup de personnes sont concernées par la fermeture du cuivre ?
Installé à partir des années 1970, le réseau cuivre s’est progressivement implanté dans tous les foyers français et dans les entreprises ou collectivités. Aujourd’hui, la fermeture du réseau cuivre a débuté avec l’arrivée du réseau en fibre optique. En 2019, près de la moitié des Français avaient déjà accès à la fibre et de nombreux câbles de cuivre ont déjà été retirés.
Plus de 24 millions de foyers français utilisaient encore le réseau cuivre début 2021. Si ce chiffre tend à diminuer de 10 % à 15 % chaque année, il devrait être encore plus significatif en 2025.
Jusqu’à quand ma ligne cuivre restera-t-elle opérationnelle ?
Votre ligne sera opérationnelle jusqu’à la fermeture technique du réseau cuivre qui interviendra progressivement à partir de 2023, pour être achevée en 2030, et de nouvelles expérimentations sur certaines communes ont démarré au second semestre 2021. Si vous habitez ces communes, vous serez donc parmi les premiers à quitter définitivement le réseau cuivre d’ici 2023.
C’est d’ailleurs le cas pour les 1 600 habitants de Lévis-Saint-Nom dans les Yvelines qui ont tous basculé, avec succès, sur le réseau fibre en 2021.
Lorsque vous serez concerné par cette fermeture technique, votre opérateur actuel prendra contact avec vous pour vous proposer des offres de substitution en fibre optique. Vous restez, bien entendu, libre de donner suite à cette proposition ou de vous reporter sur l’offre de votre choix proposée par un autre opérateur.
Dois-je changer d’abonnement ?
En ce qui concerne le grand public, les opérateurs le souhaitant, proposeront des offres similaires à l’offre téléphonique fixe cuivre (ADSL/VDSL/RTC etc.). Dans la grande majorité des cas, vous pouvez garder votre téléphone fixe sauf si ce dernier est trop ancien (plus de 10 ans). De même, vous pourrez conserver votre numéro de téléphone actuel en demandant la portabilité du numéro.
En ce qui concerne les entreprises publiques ou privées, nous vous encourageons à vous rapprocher de votre opérateur pour faire le bilan de votre installation et déterminer la meilleure solution de substitution possible.
Concrètement, combien est-ce que cela coûte ?
Cela dépendra de l’offre que vous choisirez lorsque vous basculerez et également de l’opérateur choisi. Mais sachez que l’offre de service universel reste commercialisée sur support fibre optique. Elle permet de faire bénéficier à tous, des services de téléphonie fixe sur l’ensemble du territoire.
Peut-on s’attendre à une baisse de qualité de ma connexion ou des conversations ?
Non, bien au contraire, la fibre optique offre une meilleure qualité du signal que le cuivre.
La perte de signal dans la fibre optique est inférieure à celle du fil de cuivre (ADSL/VDSL/SDSL/RTC). En découle ainsi une meilleure qualité pour votre connexion. Contrairement aux signaux électriques transmis dans les fils de cuivre, les signaux lumineux d’une fibre n’interfèrent pas avec ceux d’autres fibres à l’intérieur de la même gaine de câble.
La fibre est aussi utilisée pour le réseau informatique ou pour accéder à Internet ou à la télévision sur votre box et ce, pour beaucoup plus d’utilisateurs à la fois dans les mêmes locaux, puisqu’elle propose beaucoup plus de débit que le cuivre.
En outre, une connexion à Internet via la fibre optique est beaucoup plus stable. En effet, avec la fibre optique, contrairement à l’ADSL, il n’y a pas de perte de débit lié à l’éloignement de box par rapport au central. Quelle que soit la longueur de la ligne, le débit acheminé reste le même de bout en bout, ce qui n’est pas le cas sur le cuivre avec l’ADSL qui connait le phénomène d’affaiblissement et donc de perte de débits sur des lignes trop longues.
Et enfin, la fibre optique a une meilleure durée de vie avec un cycle de vie plus long, de plus de 100 ans.
Si je déménage, comment ouvrir une ligne ?
Très simplement, il vous suffira de prendre contact avec l’opérateur de votre choix qui vous proposera une offre adaptée à vos besoins.
Ma commune est concernée par la fermeture commerciale et technique du réseau cuivre, comment celle-ci se passe concrètement ?
Si vous êtes un particulier, vous pouvez contacter dès maintenant l’opérateur de votre choix pour souscrire à une offre de substitution, en conservant votre numéro de téléphone pour vos usages. Typiquement, la téléphonie fixe, la télévision, l’accès à Internet. Dans tous les cas, votre opérateur prendra contact avec vous en amont de la date de fermeture technique afin de vous proposer une offre en remplacement de votre offre cuivre actuelle.
Si vous êtes une administration ou une entreprise, votre opérateur prendra contact avec vous en amont de la date de fermeture pour vous proposer l’offre de remplacement la plus pertinente. Vous restez, bien entendu, libre de donner suite à cette proposition, de vous adresser à un opérateur concurrent ou bien de demander la résiliation de l’offre si vous n’en avez plus l’utilité.
Quelle que soit votre situation, il est primordial que vous engagiez ce changement vers la fibre suffisamment tôt avant la date de fermeture technique du cuivre, date à laquelle tous les services sur le cuivre s’arrêteront.
Ainsi, si vous savez déjà que votre logement ou votre entreprise est concerné(e) par la fermeture technique du cuivre, n’hésitez pas à contacter dès maintenant l’opérateur de votre choix pour souscrire à une offre de substitution, que ce soit pour la téléphonie fixe ou pour votre accès à Internet (en conservant votre numéro de téléphone si vous le souhaitez).
Cette anticipation vous permet d’assurer la continuité de vos services, surtout lorsqu’il s’agit de répliquer sur fibre optique, pour les entreprises, des offres complexes dont la mise en place peut prendre jusqu’à plusieurs semaines.
Que se passe-t-il lors de la fermeture technique du cuivre si je ne suis pas passé à la fibre ?
Si, malgré les sollicitations de votre opérateur, vous refusez de migrer vers une offre de substitution, alors votre accès sera coupé lors de la fermeture technique et votre contrat sera résilié : ainsi, vous n’aurez plus accès à vos services sur le réseau cuivre (téléphonie fixe, accès à Internet, télévision). C’est pourquoi vous devez impérativement faire le nécessaire avant cette date si vous souhaitez conserver vos services.
Passée cette coupure, si vous souhaitez retrouver ces services, il vous faudra reprendre contact avec un opérateur pour souscrire une nouvelle offre sur un accès fibre (ou une autre technologie). Et dans certains cas, comme pour les offres complexes dédiées aux entreprises, la mise en route du service peut prendre jusqu’à plusieurs semaines.
Vais-je pouvoir garder mon téléphone ou ma télévision en passant à la fibre ?
Pour votre TV, aucun problème. De même votre téléphone, s’il n’est pas trop ancien (plus de 10 ans), sera réutilisable. Ces matériels devront être connectés à l’équipement fourni par l’opérateur.
Si ma commune est concernée par la fin du cuivre et qu’au moment de passer à la fibre je rencontre un échec de raccordement, que se passe-t-il ?
Vous pouvez adresser une demande au service technique de l’opérateur en question qui s’occupe du raccordement dans votre logement. Une nouvelle intervention sera alors planifiée.
Quel impact pour les entreprises et les collectivités ?
Pour les entreprises et les collectivités, la situation sera très similaire à celle des consommateurs : elles devront souscrire de la même façon à une nouvelle offre de substitution pour entreprises. Cette démarche doit être réalisée en temps utile en prenant le temps d’étudier les différentes options.
Subject : Réseaux
La fermeture du réseau cuivre est déjà amorcée et aboutira à l’horizon 2030, au fur et à mesure que la fibre optique sera déployée sur le territoire. À terme, la coexistence, en parallèle, de deux réseaux, l’un en fibre optique et l’autre en cuivre n’est pas pertinent, pour des raisons d’efficacité et de coûts. La fermeture du réseau cuivre sera progressive et se fera en deux temps : une fermeture commerciale d’abord et, ensuite, une fermeture technique. La fermeture commerciale consiste sur une zone donnée à ne pas construire de nouveaux services de télécommunications sur cuivre, les lignes existantes ne sont, cependant, pas impactées par le projet à cette étape. En revanche, à l’étape de la fermeture technique, les opérateurs migreront progressivement leurs clients du cuivre vers la fibre avant la date de fermeture.
Vers la fermeture du réseau historique cuivre
Pourquoi une migration du cuivre vers la fibre ?
En France, le réseau cuivre a connu son véritable essor au début des années 1970. Ainsi, depuis cinquante ans, il accompagne les Français dans leurs communications. Réservé à la téléphonie (RTC : Réseau Téléphonique Commuté) pendant une trentaine d’années, le support sur paires de cuivre, a permis, en plus de la téléphonie fixe sur RTC, la généralisation du haut débit grâce à l’ADSL et ses nombreuses évolutions (SDSL, VDSL) pour des services Internet / Voix et Télévision sur Box.
Désormais moins adapté aux usages des Français, et notamment à leurs besoins en débits, le cuivre est de plus en plus concurrencé par la fibre optique, plus performante, moins énergivore, et surtout moins sensible aux aléas météorologiques. La fibre optique promeut ainsi un réseau plus moderne, dont le déploiement s’accélère, notamment sous l’impulsion des opérateurs et du Gouvernement qui s’est engagé à ce que tous les foyers puissent être raccordés d’ici 2025.
La France est aujourd’hui le pays le plus fibré d’Europe en nombre de locaux raccordables, avec 25,57 millions de locaux éligibles (données Arcep T1 2021) aux offres en fibre optique jusqu’au domicile (ci-après, « FttH ») à fin mars 2021, soit plus de 60 % des locaux.
La crise sanitaire a contribué à accélérer un mouvement déjà bien en marche, faisant accroître les souscriptions d’abonnements à la fibre pour pallier les contraintes d’isolement et de travail à distance : ce sont 3,8 millions d’accès supplémentaires fibre de bout en bout qui ont été enregistrés en un an (Observatoire de l’Arcep Services fixes haut et très haut débit : abonnements et déploiements 1er trimestre 2021 – publication de juin 2021).
Ainsi, le nombre d’abonnements à très haut débit (débit maximum descendant supérieur ou égal à 30Mbit/s) est désormais majoritaire en France. Le télétravail, les visioconférences avec des proches pour maintenir le lien social, la télé-éducation, les consultations de santé en ligne ont contribué à accroître ces besoins en débits.
Au-delà de la crise sanitaire, l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques, des Postes et de la distribution de la presse (ci-après, « l’Arcep ») souligne, dans son rapport sur l’État de l’Internet en France (juillet 2021), que l’augmentation des usages se poursuit sur le long terme et une montée en débit des infrastructures est absolument nécessaire.
Par ailleurs, la fermeture du réseau cuivre au profit du réseau fibre est un mouvement engagé dans de nombreux pays notamment en Europe (Espagne, Norvège, Suède, Estonie, etc.). En France, comme dans les autres pays, cette démarche contribue à la modernisation numérique du pays.
Les modalités de fermeture du cuivre
Dans ce contexte, Orange, propriétaire du réseau cuivre, a annoncé fin 2019 sa volonté de fermer techniquement son réseau cuivre progressivement à partir de 2023. Dans les années à venir, tous les utilisateurs, tant grand public, que collectivités ou entreprises, seront migrés vers la fibre ou, dans certains cas, vers d’autres technologies.
Cette fermeture sera donc progressive et se fera en deux étapes, avec une perspective de substitution totale du réseau cuivre par le réseau fibre d’ici dix ans :
- Fermeture commerciale : les opérateurs ne proposent plus d’offres xDSL ;
- Puis fermeture technique : interruption des services pour les clients xDSL et RTC.
L’Arcep, dans le cadre de ses décisions d’analyse des marchés fixes, adoptées en décembre 2020, a défini le cadre réglementaire permettant à Orange de mettre en œuvre la fermeture de son réseau cuivre.
Le cadre défini par l’Arcep précise les conditions à respecter par Orange avant de ne plus fournir de nouveaux accès sur cuivre, c’est ce qu’on appelle la fermeture commerciale, puis de procéder à la fermeture technique du réseau sur une zone donnée. À la fermeture technique du réseau cuivre, plus aucun service sur le cuivre n’est fourni, ce qui suppose qu’avant cette date tous les accès des clients doivent avoir été migrés vers la fibre voire une autre technologie (ou résiliés).
Ce cadre permet, en outre, pour certaines adresses où les principaux fournisseurs d’accès (SFR, Bouygues Telecom, Free, Orange, etc.) proposent déjà leurs offres internet grand public en fibre optique, de ne plus proposer d’offres internet sur la technologie cuivre. C’est ce qu’on appelle la fermeture commerciale du réseau cuivre à l’adresse.
En parallèle à ces premières mesures, Orange procède déjà, sous l’égide de l’Arcep et en concertation avec tous les opérateurs, aux premiers tests de fermetures techniques. Cela a été le cas en 2020-2021 avec la zone expérimentale de Lévis-Saint-Nom en Île-de-France, commune des Yvelines dans laquelle les 700 foyers ont basculé avec succès vers le réseau fibre.
De nouvelles zones de tests, avec différents types de clients et de configurations, feront l’objet d’une nouvelle expérimentation entre mi-2021 et début 2023, en :
- Île-de-France : 1 zone (Voisins-le-Bretonneux (78)) ;
- Région Nord-Est : 2 zones (Provin (59), Issancourt-et-Rumel (08), Vrigne-aux-Bois (08), Vivier-au-court (08), Gernelle (08)).
Dans ces zones, tous les fournisseurs d’accès desservant leurs clients respectifs sur le réseau cuivre (dont Orange, Bouygues Telecom, SFR, Free, etc.) pourront tester, en avance de phase, des offres de substitution, en proposant à leurs clients de migrer vers des solutions adaptées.
Quelques réponses à des questions fréquentes sur la fermeture du cuivre
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