Subject : Intervention média
Le Directeur Général de la Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms) Michel Combot est intervenu le 17 janvier 2022 dans l’émission « Smart Tech » sur BSMART aux côtés de Philippe Le Grand, Président d’InfraNum. Une émission consacrée aux zones blanches.
Vidéo | BSMART | Interview de Michel Combot, Directeur Général de la FFTélécoms, dans l’émission « Smart Tech » :
3 grands sujets ont été abordés :
- L’objectif de la généralisation de la fibre d’ici 2025 ;
- Les difficultés concernant les prises nécessitant un raccordement long ou complexe ;
- La mutation numérique du territoire.
Subject : Intervention média
Arthur Dreyfuss, Président de la Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms), est intervenu sur France Info le 1er avril 2020 pour répondre aux questions du journaliste et des auditeurs relatives aux zones blanches.
Extraits :
« Il y a une mobilisation exceptionnelle pendant que l’on se parle : des milliers de techniciens et d’ingénieurs des opérateurs télécoms pour régler les situations compliquées. (…) Que ce soit les équipes techniques ou des services clients d’SFR, Orange ou Bouygues Telecom, nous sommes mobilisés 24h/24 et nous travaillons d’arrache-pied pour s’assurer que les réseaux fonctionnent (…) Nous sommes confrontés parfois à de la lourdeur administrative qui ne nous permettent pas nécessairement de circuler librement. (…) Jamais nous n’avons autant déployé de fibre optique. Jamais nous n’avons autant installé de sites 4G sur le territoire. Cette période nous conforte dans l’idée qu’il faut continuer et qu’il faut accélérer. »
Subject : Intervention média
Arthur Dreyfuss, Président de la Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms), est intervenu sur France Inter le 29 mars 2020 dans l’émission « Le Téléphone sonne » avec Cédric O, Secrétaire d’État chargé du Numérique.
Sur les déploiements de la fibre :
« Les opérateurs ont un programme de déploiement sans précédent dans la fibre : 19 000 prises par jour avant le confinement. Aujourd’hui, les difficultés sur le terrain sont nombreuses, notre priorité est de s’assurer que le réseau fonctionne. »
Sur la fracture numérique :
« Il faut déployer les infrastructures numériques, ce que font les opérateurs, mais il faut accompagner l’ensemble des publics dans cette vie numérique pour qu’il n’y ait plus d’exclus du numérique. (…) Les opérateurs proposent des offres 4G fixes éligibles au guichet « Cohésion numérique des territoires » du Gouvernement, dans les zones très mal desservies en internet fixe avec une subvention pour s’équiper. »
Sur la crise actuelle :
« Les opérateurs Orange, Bouygues Telecom, SFR ont adapté certains forfaits et ont tous des initiatives solidaires : par exemple, envoi de plus de 75.000 recharges, 20.000 téléphones et 700.000 Go de data à des publics démunis. »
Sur l’environnement :
« Le voyage, le transport… Le numérique permet des économies d’énergies fondamentales durant cette crise exceptionnelle. Les opérateurs sont extrêmement précautionneux sur ces questions-là. »
Subject : Intervention média
Didier Casas, Vice-président de la Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms), était « l’invité éco » sur France Info le 3 février 2020 face à Emmanuel Cugny au sujet des fréquences 5G et de Huawei.
Extraits :
« Au moment où nous nous parlons, nous ignorons ce que souhaite faire le Gouvernement français. Il y a urgence. Le Gouvernement ne nous dit pas aujourd’hui clairement si il souhaite que Huawei soit interdit en France, dans quelles régions, villes, dans quel délai, à quelles conditions. (…) Les opérateurs sont engagés dans un objectif de déploiement accéléré de la 5G, les fréquences seront vendues aux opérateurs pour plusieurs milliards d’euros dans quelques semaines. (…) les opérateurs télécoms sont dans les starting-blocks, et au fond on ne sait pas avec quel ciment nous devons monter les murs ! (…) Aux États-Unis, les opérateurs sont accompagnés dans cette interdiction d’utiliser un équipementier. En France, si un équipementier devait être interdit il faudrait que certaines entreprises démontent jusqu’à la moitié de leur réseau télécom, c’est plusieurs milliards d’euros. (…) Nous allons devoir payer pour les fréquences 5G, qui sont la propriété de l’État. C’est plusieurs milliards d’euros d’investissements pour les opérateurs télécoms. (…) Nous sommes très engagés dans des plans d’économie d’énergie très importants. Nous sommes attentifs au sujet des conséquences éventuelles des radios fréquences sur la santé. »
Vidéo | 5G/Huawei – Interview de Didier Casas, Vice-président FFTélécoms, sur France Info :
Transcription de l’interview (MS Word, 138 KB)
Transcription :
[Emmanuel Cugny, journaliste France Info] Bonsoir à tous. L’Internet 5G va bientôt faire son apparition en France. Vous le savez, il s’agit de l’Internet ultra-rapide, encore mieux que la fibre, encore mieux que la 4G. En tout cas, elle concernera les entreprises avant les particuliers mais représentent déjà de forts enjeux économiques et financiers. Bonsoir Didier Casas.
[Didier Casas, Vice-président de la Fédération Française des Télécoms] Bonsoir.
[Emmanuel Cugny] Vous êtes Vice-président de la Fédération Française des Télécoms, par ailleurs, Directeur général adjoint de Bouygues Telecom. Le déploiement de la 5G est devenu aussi un enjeu très diplomatique. Faut-il accepter ou interdire le chinois Huawei est sur le sol français ?
[Didier Casas] Écoutez, ce que je constate d’abord c’est que ça n’est pas ce que demandent nos amis britanniques qui viennent de décider l’inverse. Ça n’est pas non plus si j’ai bien lu ce que demande le commissaire européen Thierry Breton, qui vient d’expliquer, publiquement, que Huawei était le bienvenu en Europe. Et, j’allais vous dire que, si d’aventure, Huawei devait être interdit en France, ce serait au gouvernement français de le dire, bien sûr, et nous serions d’ailleurs nous, opérateurs, très intéressés à ce qu’il nous dise rapidement. Parce qu’on nous demande, par ailleurs, d’investir beaucoup dans la 5G qui va arriver…
[Emmanuel Cugny] On va y revenir en détail Didier Casas mais en fin de semaine dernière, l’Europe a laissé la porte ouverte au chinois Huawei que l’on sait accusé par les américains d’espionner au profit du régime communiste à Pékin. Est-ce que… On a bien entendu votre position sur la nécessité de travailler ensemble. Mais est-ce que, contrairement à l’Europe, la France est sur la même ligne et accepterait Huawei aujourd’hui ?
[Didier Casas] C’est ce que je vous disais. Au moment où nous nous parlons, en réalité nous ignorons ce que souhaite faire le gouvernement français. Et le problème c’est qu’il y a urgence, parce que…
[Emmanuel Cugny] En tout cas, le gouvernement est timoré, beaucoup plus que l’Europe, ça c’est clair.
[Didier Casas] En tout cas, le gouvernement ne nous dit pas clairement aujourd’hui s’il souhaite que Huawei soit interdit en France. S’il souhaite qu’il soit interdit, quand le serait-il ? Dans quelle région ? Sur quelle ville ? Dans quels délais ? À quelles conditions ? Avec quelles conséquences pour les opérateurs ? Notamment sur le déploiement de la 5G. Je vous le disais, nous sommes actuellement engagés, et le gouvernement n’y est pas pour rien, dans un objectif de déploiement accéléré de la 5G. On se propose de nous vendre des fréquences à plusieurs milliards d’euros dans quelques semaines maintenant. Nous sommes dans les « starting blocks » et, au fond, on ne sait pas avec quel ciment nous devons monter les murs.
[Emmanuel Cugny] Si l’État met des barrières vous demanderez des compensations financières par exemple ?
[Didier Casas] En tout cas ce qui paraît certain, c’est que nous ne voyons pas pourquoi il en serait autrement. Regardez ce qui se passe aux États-Unis, le Président Trump a expliqué très clairement qu’il ne souhaitait plus qu’un certain nombre d’équipementiers équipe les opérateurs américains. Et il a décidé, fort logiquement, que les entreprises américaines seraient accompagnées financièrement dans cette transition. Si un équipementier, Huawei par exemple, exemple devaient être interdits en France il faudrait que certaines des entreprises du secteur des montres jusqu’à la moitié de leurs réseaux télécoms, c’est plusieurs milliards d’euros d’investissement qui est sur la table.
[Emmanuel Cugny] Didier Casas, est-ce qu’il n’existe pas quand même des solutions annexes ? Vendredi, Stéphane Richard, le patron du groupe Orange, a annoncé qu’il allait travailler avec Nokia et Ericsson. Donc il n’y a pas que Huawei finalement. Et puis Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur, vous l’avez dit, affirme haut et fort que l’Europe est à la pointe aujourd’hui contrairement à ce que disent les allemands sur la 5G. Donc il y a peut-être des solutions alternatives.
[Didier Casas] Bien entendu il y a des solutions alternatives. Bouygues Télécom, par exemple, travaille avec d’autres équipementiers : avec Ericsson, avec Nokia… et il est naturel que dans ce secteur comment dans d’autres, la concurrence joue. Vous parliez d’Orange : j’observe qu’Orange n’utilise pas Huawei en France mais partout ailleurs dans le monde là où il réalise, je crois à peu près la moitié de ses revenus, il utilise massivement Huawei. Donc Huawei est un acteur important mais il en existe, d’autres c’est un fait.
[Emmanuel Cugny] Il y a quatre grands opérateurs téléphoniques aujourd’hui en France : Orange, Bouygues Télécom, que vous représentez, SFR et Free mobile. Vous allez devoir vous partager le gâteau de ces milliards d’euros de fréquences. Les enchères auront lieu en avril [2020] c’est cela ?
[Didier Casas] Oui, les enchères iront auront lieu en avril. Si je peux me permettre cette remarque : nous n’allons pas « nous partager le gâteau des milliards d’euros fréquences », nous allons devoir payer les milliards d’euros pour les fréquences, ce qui est un peu…
[Emmanuel Cugny] Vous allez vous répartir les sommes.
[Didier Casas] Voilà, on va devoir se répartir le paiement de ces sommes. Mais c’est bien ce que vous vouliez dire… Donc les enchères vont avoir lieu très vite. Il va falloir bien sûr que chacune des quatre entreprises détermine sa stratégie selon ses objectifs, selon ses moyens aussi, selon ce qu’elle peut faire et puis j’insiste…
[Emmanuel Cugny] Ça coûte combien, en gros aujourd’hui, d’installer les réseaux 5G ? Parce que ce sont de très lourds investissements.
[Didier Casas] Vous savez, pour faire de la 5G – comme la 4G, comme la 3G, comme la 2G – il faut, on n’a jamais rien inventé d’autres, il faut trois choses : il faut des fréquences, des téléphones et de l’électronique. Et l’électronique c’est la question de Huawei, Nokia, Ericsson, dont on a parlé juste avant. Les téléphones : eh bien c’est Apple, Samsung, Huawei et les autres qui les fabriquent. Et puis il faut bien sûr des fréquences qui sont la propriété de l’État et que nous achetons. Ça coûte plusieurs milliards d’euros d’investissement.
[Emmanuel Cugny] Vous les avez aujourd’hui ces milliards ?
[Didier Casas] Oui bien sûr, l’industrie se prépare pour les avoir…
[Emmanuel Cugny] Donc l’État n’a pas besoin de vous aider ?
[Didier Casas] Non, l’industrie n’a jamais demandé que l’État l’aide à acheter des fréquences. Et d’ailleurs franchement, si nous lui demandions, je ne crois pas qu’il l’accepterait.
[Emmanuel Cugny] Didier Casas, il y a donc quatre grands opérateurs aujourd’hui en France. Est-ce qu’il n’y en a pas un de trop ?
[Didier Casas] Ah, vieille question. Écoutez, j’ai le sentiment qu’à 4, aujourd’hui, nous vivons convenablement, que la concurrence est animée, que les Français sont heureux de pouvoir bénéficier de la concurrence entre quatre opérateurs. J’ai le sentiment aussi que les pouvoirs publics sont pas très favorables à ce qu’il y en ait moins… Bref. Je ne crois pas que les conditions soient réunies en tout cas au moment où nous nous parlons et que je sache pour qu’il y ait un opérateur en moins, ou deux ou trois en moins…
[Emmanuel Cugny] Le secteur de la téléphonie est lui aussi concerné par les questions environnementales et ce matin, dans le quotidien Les Échos, le patron d’Orange, Stéphane Richard, a dit qu’il veut atteindre « le zéro carbone dix ans avant le reste de l’industrie. » Il rejette en gros un million et demi de tonnes de Co2 par an pour le groupe Orange. C’est une préoccupation pour tous les opérateurs aujourd’hui ?
[Didier Casas] Oui bien sûr. Tous les opérateurs, Orange… Stéphane richard l’a dit. Mais tous les opérateurs sont préoccupés par ce sujet. Nous sommes tous engagés dans des plans d’économies d’énergie très important. Considérez que, ça ne paraît rien, mais, en fait, pour faire fonctionner nos réseaux, fixes ou mobiles, nous consommons énormément d’énergie. Ce qui coûte beaucoup à nos entreprises. Donc nous sommes engagés dans de puissants plans d’économies d’énergie. Et puis nous sommes aussi très préoccupés de l’intégration de nos réseaux mobiles, notamment les fameuses antennes, dans le paysage…
[Emmanuel Cugny] Ce qui peut poser certains problèmes sanitaires pour certains.
[Didier Casas] Et puis nous sommes attentifs, pour l’instant il n’y a pas de problème sanitaire avéré, mais nous sommes attentifs aux sujets de, notamment effectivement, des conséquences éventuelles des radiofréquences sur la santé.
[Emmanuel Cugny] Merci beaucoup Didier Casas, Vice-président de la Fédération Française des Télécoms, bonsoir.
Subject : Intervention média
Arthur Dreyfuss, Président de la Fédération Française des Télécoms, est intervenu sur BFM Business dans l’émission « 12H L’heure H » le 17 décembre 2019 face à Hedwige Chevrillon au sujet des chiffres-clés 2019 du secteur des télécoms :
Vidéo | Interview d’Arthur Dreyfuss sur BFM Business :
Subject : Intervention média
Arthur Dreyfuss, Président de la Fédération Française des Télécoms, est intervenu sur Europe 1 le 24 novembre 2019 face à Wendy Bouchard au sujet des enchères des fréquences 5G et de Huawei.
Vidéo | Replay de l’interview :
Subject : Intervention média
Arthur Dreyfuss, Président de la Fédération Française des Télécoms, est intervenu sur BFM Business dans l’émission « Good Morning Business » le 20 novembre 2019 face à Christophe Jakubysyn au sujet des enchères des fréquences 5G et de Huawei.
Vidéo | Interview d’Arthur Dreyfuss dans l’émission « Good Morning Business » sur BFM Business :
Transcription de l’interview (PDF – 104 KB)
Transcription de l’interview :
Christophe Jakubyszyn, Journaliste : Selon vous, pourquoi le Gouvernement lance un report de plusieurs semaines et repousse les enchères à mars 2020 pour l’attribution des fréquences 5G ?
Arthur Dreyfuss, Président FFTélécoms : Il y a manifestement un certain nombre de discussions entre le régulateur le Gouvernement. Ce que je peux vous dire, c’est que les opérateurs sont prêts depuis plusieurs mois. On a multiplié les expérimentations cette dernière année en apprenant à la faire fonctionner. Des expérimentations ont été menées dans les domaines portuaires, aéroportuaires, de transport logistique car c’est une technologie nouvelle qui va apporter un certain nombre d’innovations et nous nous devons d’être prêts pour cela.
Christophe Jakubyszyn : Vous êtes prêts et impatients, est-ce vous dites maintenant au Gouvernement qu’il faut accélérer ?
Arthur Dreyfuss : Nous avons besoin de quelques clarifications avant de pouvoir se lancer. Lorsque l’on voit que la 5G se lance aux États-Unis, en Chine, en Grande-Bretagne, en Suisse et en Corée du Sud, nous n’avons évidemment pas envie que la France soit en retard.
Christophe Jakubyszyn : La France est-elle en train de prendre du retard ?
Arthur Dreyfuss : En tout cas, nous ne sommes pas en avance. Ce retard n’est pas une question de quelques mois, on va le rattraper, mais il ne faut pas tarder comme on a pu le faire par le passé pour certaines technologies.
Christophe Jakubyszyn : Il y a sans doute deux raisons pour lesquelles le Gouvernement hésite : financière et technologique. Pour la deuxième raison évoquée, est-ce qu’il faut comme les américains interdire ce marché à Huawei ?
Arthur Dreyfuss : Il faut de la clarté pour savoir si nous avons le droit d’utiliser tel ou tel équipementier. Nous avons travaillé depuis un an avec le Gouvernement à l’amélioration des conditions de sécurité et des conditions d’autorisation de certains équipements.
Christophe Jakubyszyn : C’est évidemment la crainte du Gouvernement que Huawei utilise son rôle de fournisseurs d’infrastructures et de réseaux pour espionner la France…
Arthur Dreyfuss : Nous sommes aussi au milieu de discussions diplomatiques, économiques et commerciales entre la Chine et les États-Unis. L’Europe n’a à vrai dire pas de vraie position là-dessus.
Christophe Jakubyszyn : Vous avez vu que l’Allemagne est en train de changer d’avis et considère qu’il ne faut pas autoriser l’accès à Huawei ?
Arthur Dreyfuss : Aujourd’hui, vous n’avez pas un seul opérateur français qui a des équipements Huawei dans le cœur de réseau, en revanche, Huawei est très présent en France…
Christophe Jakubyszyn : C’est le cas pour SFR et pour Bouygues je crois…
Arthur Dreyfuss : C’est le cas pour SFR et Bouygues dans les équipements radio mais Huawei est également présent sur l’ensemble du territoire car il y a 5 millions de smartphones Huawei en France.
Christophe Jakubyszyn : Avez-vous besoin de Huawei ou bien vous pouvez vous en passer ?
Arthur Dreyfuss : Les opérateurs ont besoin de savoir avant de dépenser des milliards d’euros en investissement. Lorsque l’on investit, ce n’est pas pour six mois mais sur 10 ans. Nous avons besoin d’une position extrêmement claire sur le sujet. Lorsque les États-Unis prennent une position radicale sur les équipementiers, ils accompagnent les opérateurs qui en pâtissent de manière opérationnelle et financière.
Christophe Jakubyszyn : Vous êtes en train de dire que si le Gouvernement interdit à Huawei d’être présent dans les cœurs de réseaux, vous demandez des compensations financières ?
Arthur Dreyfuss : Si demain un équipementier était interdit, la France prendrait un retard considérable…
Christophe Jakubyszyn : De combien de temps ?
Arthur Dreyfuss : Nécessairement, on prendrait des mois et des années de retard puisque nous sommes aujourd’hui mobilisés sur des investissements colossaux dans la 4G, dans la fibre, demain dans la 5G. En cas de retrait des équipementiers, le retard serait insupportable pour les entreprises, les opérateurs et donc pour les français à la fin.
Christophe Jakubyszyn : L’autre raison est financière, le Gouvernement a envie d’avoir le maximum d’argent de ces enchères. Le régulateur, lui, dit que s’ils demandent trop d’argent aux opérateurs, ceux-ci risquent de moins investir sur le réseau.
Arthur Dreyfuss : Il faut toujours trouver le bon équilibre entre les enchères et les investissements. Les opérateurs investissent à l’heure actuelle 10 milliards d’euros par an, on est donc à la pointe des plus grands chantiers d’infrastructures du pays en déployant de la fibre, de la 4G dans les zones blanches, demain la 5G. Nécessairement, on va devoir garder cette capacité d’investissements si l’on veut continuer à déployer les infrastructures de demain et à faire de la France un leader de l’économie numérique dont les opérateurs sont le moteur ce celle-ci.
Christophe Jakubyszyn : Dernière question, la Direction générale de la concurrence et des fraudes vous a infligé une amende de 3,7 millions d’euros pour des retards de paiement par rapport aux fournisseurs. Avez-vous amélioré cette situation et est-ce vous vous engagez à ce qu’il n’y ait pas de nouvelle amende d’ici un ou deux ans ?
Arthur Dreyfuss : Le contrôle portait sur une période de 2017, période où l’entreprise était en plein plan de départ volontaire, de transformation et de réorganisation. Cette époque est révolue, la situation est désormais réglée et nous avons tenu à le rappeler. Aujourd’hui et comme à l’époque, on a aussi beaucoup de retard de paiement de la part de l’État, beaucoup d’impayés de la part des administrations, des ministères et des collectivités. Je crois que vous recevez chaque jour sur votre antenne des entreprises qui pâtissent des retards de paiements de l’État. Ce que nous disons, c’est que la loi s’applique à tous, aux entreprises mais également à l’administration.
Subject : Intervention média
Arthur Dreyfuss, Président de la Fédération Française des Télécoms, est intervenu sur France Info dans l’émission « :l’éco » le 12 novembre 2019 face à Jean-Paul Chapel au sujet des enchères des fréquences 5G et de Huawei.
Vidéo | Interview d’Arthur Dreyfuss dans l’émission « :l’éco » sur France Info :
Transcription de l’interview (PDF – 123 KB)
Transcription de l’interview :
Jeau-Paul Chapel, journaliste France Info : La 5G doit arriver en France l’an prochain en 2020, on dit que cela va aller 10 fois plus vite que le 4G, cela résume-t-il bien la situation ?
Arthur Dreyfuss, Président FFTélécoms : La 5G est une technologie nouvelle assez révolutionnaire qui permettra d’aller 10 fois plus vite que la 4G, d’avoir un temps de réactivité également 10 fois supérieur à la 4G et qui va donc permettre de transformer des secteurs d’activité et industriels. Elle va permettre à tous les français d’avoir des nouveaux usages assez innovants.
Jean-Paul Chapel : Pour les usages que l’on utilise au quotidien comme les SMS, les vidéos…
Arthur Dreyfuss : Pour les téléchargements, cela ira 10 fois plus vite. Aujourd’hui quand vous êtes en 4G, vous n’imaginez pas une seconde revenir à la 3G donc nous allons créer des nouveaux besoins et usages…
Jean-Paul Chapel : On ne télécharge pratiquement plus avec le streaming ?
Arthur Dreyfuss : Vous téléchargez encore, vous avez des besoins capacitaires très forts, des envois de photos, des téléchargements de films, des échanges d’application. Ces besoins-là sont extrêmement forts et ne cessent de se développer. Aujourd’hui, la consommation de la data augmente de 50% chaque année. Les français utilisent de plus en plus leurs smartphones dans leur vie quotidienne, pour leurs besoins professionnels et cela ne va cesser d’augmenter avec la maison connectée, la télémédecine, la voiture autonome, l’agriculture connectée. C’est une vraie révolution technologique et les opérateurs sont prêts à la lancer.
Jean-Paul Chapel : Vous allez donc nous proposer d’utiliser encore plus nos smartphones. On déplore souvent l’addiction à ceux-ci et là nus allons être encore plus dépendants…
Arthur Dreyfuss : C’est une bonne nouvelle puisque nous allons permettre à des territoires de se transformer, à des secteurs d’activité d’enclencher leur révolution digitale. C’est donc un motif de satisfaction pour l’économie du pays, pour les usages des français et comme tout nouvel usage, il va falloir l’appréhender, apprendre à consommer cette 5G dans l’intérêt de vos téléspectateurs qui sont nos clients.
Jean-Paul Chapel : Y-a-t-il des risques pour la santé ?
Arthur Dreyfuss : Les nouvelles technologies sont contrôlées par des agences indépendantes et les opérateurs télécoms respectent les règles mises en place par celles-ci.
Jean-Paul Chapel : Y-a-t-il des craintes à avoir pour l’environnement ? Ce seront de nouveaux pylônes ?
Arthur Dreyfuss : Ce seront des nouvelles antennes plus intelligentes qui permettront une meilleure gestion de l’énergie et de l’environnement. Encore une fois, nous sommes très responsables sur ces questions-là.
Jean-Paul Chapel : Comment cela va marcher, ce sont des enchères qui vont avoir lieu ?
Arthur Dreyfuss : Ce sont des enchères qui auront lieu dans les prochaines semaines et nous permettront d’avoir l’usage de ces fréquences pour une période de 15-20 ans.
Jean-Paul Chapel : Avez-vous l’impression que le Gouvernement est un peu trop prudent dans cette affaire ?
Arthur Dreyfuss : Ce qui est certain, c’est que les opérateurs ont multiplié les expérimentations et préparé leurs investissements pour le lancement de la 5G. On voit que la 5G s’est lancée à l’étranger aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Chine et il est donc temps que la France y aille. Nous investissons massivement d’ores et déjà pour avoir une France 100% 4G et de la fibre partout dans le pays. Nous ne devons pas rater la 5G et les opérateurs sont prêts pour cela.
Jean-Paul Chapel : Si le Gouvernement français est prudent, c’est peut-être aussi parce qu’il se méfie de Huawei qui est le leader chinois et leader de la 5G mais pour lequel il peut y avoir des soupçons d’espionnage, en tout cas c’est l’aversion américaine. Cette domination de Huawei ne vous inquiète donc pas ?
Arthur Dreyfuss : Il y a trois équipementiers dans le monde : Huawei, Nokia et Ericsson…
Jean-Paul Chapel : Nokia et Ericsson sont des européens, pourquoi ne pas les privilégier ?
Arthur Dreyfuss : Lorsque Nokia gagne un contrat de 2 milliards d’euros en Chine pour développer la 5G avec les trois opérateurs chinois, on s’en félicite en Europe ! Encore une fois, les opérateurs télécoms sont très prudents en matière de cybersécurité et respectent toutes les règles édictées par les pays. Nous, ce dont on a besoin, c’est de pouvoir prévoir. Les opérateurs télécoms investissent 10 milliards d’euros par an en France et nous avons besoin que les règles soient claires. A-t-on le droit ou pas d’utiliser tel ou tel équipementier ? Quand on investit sur la 5G, c’est pour les 10 ou 15 prochaines années qui arrivent. On a donc besoin de règles claires, visibles et on a le sentiment en ce moment qu’il y a un véritable flou. Huawei sera-t-il autorisé ou non ? On a besoin de le savoir et s’il venait à ne pas être autorisé, il faut que les pays qui ne l’autorisent pas l’assument. Les États-Unis, par exemple, prennent des décisions claires sur le sujet puisqu’ils accompagnent les opérateurs financièrement pour envisager cette situation.
Subject : Intervention média
Arthur Dreyfuss, Président de la Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms), est intervenu dans la matinale de Radio Classique le 16 septembre 2019 face à Dimitri Pavlenko au sujet des enchères des fréquences 5G et de Huawei :
Replay de l’interview :
Transcription de l’interview :
Dimitri Pavlenko, journaliste : Vous avez une échéance importante au Sénat avec la proposition de loi sur la sécurisation des réseaux. Cette proposition, qu’est ce que vous en savez, qu’y-a t’il dedans et est-ce qu’elle vous inquiète ?
Arthur Dreyfuss, Président FFTélécoms : Nous ne sommes pas d’un naturel inquiet, nous sommes des gens extrêmement responsables et prudents. La sécurité des réseaux est le cœur de notre métier. On a chaque jour 15 000 ingénieurs dont le quotidien est de s’assurer que nos réseaux soient les plus fiables, les plus résilients et permettent la sécurité de nos réseaux fixes et mobiles.
Dimitri Pavlenko : Faut-il bannir Huawei, qu’attendez-vous de la France sur ce dossier-là ?
Arthur Dreyfuss : Huawei est présent depuis plus de 10 ans sur les antennes radio comme le sont d’autres équipementiers comme Nokia et Ericsson. Nous partageons le soucis de l’État qui est d’avoir des réseaux dont la sécurité n’est pas contestable. On passe notre quotidien à gérer la sécurité de nos réseaux. Maintenant, on dit la chose suivante : ne créons pas un remède qui soit pire que le mal envisagé. L’enjeu de la sécurité nationale est également notre enjeu. Ce que nous voulons dire aujourd’hui, c’est posons-nous les bonnes questions, ayons une approche concrète et pragmatique. Je ne pense pas que nos partenaires britanniques et allemands traitent le sujet de la sécurité avec légèreté, ils ont le même soucis que nous en terme de sécurité des réseaux.
Dimitri Pavlenko : Il y a un gros enjeu financier aussi puisque le GSMA, l’association mondiale des opérateurs, évalue à 55 milliards d’euros le surcoût et à 18 mois de retard une éventuelle interdiction des chinois Huawei et ZTE, ce qui représente un scénario d’interdiction mondial. Les concurrents de Huawei sont aussi beaucoup plus chers…
Arthur Dreyfuss : Que permet la concurrence entre équipementiers ? Cela permet d’avoir toujours une meilleure qualité de service, de favoriser l’innovation, de ne pas avoir des prix excessifs et notre soucis est de trouver le bon équilibre entre la sécurité nationale, respecter nos engagements et nos déploiements mobiles puisque nous sommes engagés pour résoudre le problème des zones blanches avec le New Deal et nous avons demain les enjeux majeurs de la 5G. Notre troisième préoccupation est d’assurer pour les français qui sont nos clients une meilleure qualité de service.
Dimitri Pavlenko : À combien les opérateurs chiffrent-ils le surcoût s’ils devaient se passer de Huawei ?
Arthur Dreyfuss : Le GSMA le chiffre à plus de 50 milliards mais nous, nous ne disons pas qu’il faut passer par tel équipementier ou tel autre. Ce dont on a besoin, ce sont des règles extrêmement claires. Quand les opérateurs télécoms investissent, et c’est notre métier d’investir, puisqu’en 2018 les opérateurs ont investi plus de 10 milliards d’euros, c’est sur le moyen ou long terme. On a besoin de règles claires qui nous permettent de prévoir ces investissements.
Dimitri Pavlenko : Vous êtes donc en train de dire que vous souhaitez que le Sénat se prononce au plus vite. Vous attendez du législateur que des règles clairement définies le soient d’ici la fin de l’année ?
Arthur Dreyfuss : Des règles clairement définies qui nous permettent de prévoir nos investissements et qu’on ne crée pas une machine administrative qui empêcherait de respecter nos engagements en matière de déploiement, qui nuirait à la qualité de service, à l’innovation et qui permette de poursuivre cette concurrence entre équipementiers qui est indispensable pour nos clients.
Dimitri Pavlenko : Sur la 5G, le Gouvernement a transmis le mois dernier sa lettre de cadrage à l’Arcep. Il y aura à l’automne l’appel à candidatures pour les fréquences 5G…
Arthur Dreyfuss : Nous, ce que l’on veut, c’est un prix qui n’empêche pas d’investir demain. Le plus important est la capacité pour les opérateurs d’investir pour que les français aient accès à la 5G. La 5G est une nouvelle technologie et on va apprendre collectivement à la connaître. Nous-mêmes les opérateurs télécoms avons déjà commencé, c’est la raison pour laquelle nous sommes prêts. Depuis plus d’un an maintenant, nous lançons partout en France un certain nombre d’expérimentations et nous apprenons à construire des nouveaux business model pour les entreprises et les particuliers. Comme toute nouvelle technologie, la 5G aura un coût. Aujourd’hui nous sommes à la veille du lancement officiel de la 5G. Nous sommes prêts et nous voulons pouvoir avoir des capacités d’investissements pour offrir cette 5G aux entreprises françaises, au territoire et aux français.