Aller au contenu Accéder à la navigation Accéder à la recherche

Contrastes

Interview d’Arthur Dreyfuss, Président FFTélécoms, sur Radio Classique le 11/06/2019

Arthur Dreyfuss, Président de la Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms), est intervenu dans la matinale de Radio Classique le 11 juin 2019 face à Dimitri Pavlenko au sujet des enjeux et perspectives sur la 5G, la sécurisation des réseaux et les investissements des opérateurs dans la couverture 4G avec le New Deal Mobile :

Replay de l’interview :


Tweets :

 

 


Transcription de l’interview :

Dimitri Pavlenko, journaliste : Vous avez une échéance importante au Sénat avec la proposition de loi sur la sécurisation des réseaux. Cette proposition, qu’est ce que vous en savez, qu’y-a t’il dedans et est-ce qu’elle vous inquiète ?

Arthur Dreyfuss, Président FFTélécoms : Nous ne sommes pas d’un naturel inquiet, nous sommes des gens extrêmement responsables et prudents. La sécurité des réseaux est le cœur de notre métier. On a chaque jour 15 000 ingénieurs dont le quotidien est de s’assurer que nos réseaux soient les plus fiables, les plus résilients et permettent la sécurité de nos réseaux fixes et mobiles.

D.P : Faut-il bannir Huawei, qu’attendez-vous de la France sur ce dossier-là ?

A.D : Huawei est présent depuis plus de 10 ans sur les antennes radio comme le sont d’autres équipementiers comme Nokia et Ericsson. Nous partageons le soucis de l’État qui est d’avoir des réseaux dont la sécurité n’est pas contestable. On passe notre quotidien à gérer la sécurité de nos réseaux.

Maintenant, on dit la chose suivante : ne créons pas un remède qui soit pire que le mal envisagé. L’enjeu de la sécurité nationale est également notre enjeu. Ce que nous voulons dire aujourd’hui, c’est posons-nous les bonnes questions, ayons une approche concrète et pragmatique.

Je ne pense pas que nos partenaires britanniques et allemands traitent le sujet de la sécurité avec légèreté, ils ont le même soucis que nous en terme de sécurité des réseaux.

D.P : Il y a un gros enjeu financier aussi puisque  le GSMA, l’association mondiale des opérateurs, évalue à 55 milliards d’euros le surcoût et à 18 mois de retard une éventuelle interdiction des chinois Huawei et ZTE, ce qui représente un scénario d’interdiction mondial. Les concurrents de Huawei sont aussi beaucoup plus chers…

A.D : Que permet la concurrence entre équipementiers ? Cela permet d’avoir toujours une meilleure qualité de service, de favoriser l’innovation, de ne pas avoir des prix excessifs et notre soucis est de trouver le bon équilibre entre la sécurité nationale, respecter nos engagements et nos déploiements mobiles puisque nous sommes engagés pour résoudre le problème des zones blanches avec le New Deal et nous avons demain les enjeux majeurs de la 5G. Notre troisième préoccupation est d’assurer pour les français qui sont nos clients une meilleure qualité de service.

D.P : À combien les opérateurs chiffrent-ils le surcoût s’ils devaient se passer de Huawei ?

A.D : Le GSMA le chiffre à plus de 50 milliards mais nous, nous ne disons pas qu’il faut passer par tel équipementier ou tel autre. Ce dont on a besoin, ce sont des règles extrêmement claires. Quand les opérateurs télécoms investissent, et c’est notre métier d’investir, puisqu’en 2018 les opérateurs ont investi plus de 10 milliards d’euros, c’est sur le moyen ou long terme. On a besoin de règles claires qui nous permettent de prévoir ces investissements.

D.P : Vous êtes donc en train de dire que vous souhaitez que le Sénat se prononce au plus vite. Vous attendez du législateur que des règles clairement définies le soient d’ici la fin de l’année ?

A.D : Des règles clairement définies qui nous permettent de prévoir nos investissements et qu’on ne crée pas une machine administrative qui empêcherait de respecter nos engagements en matière de déploiement, qui nuirait à la qualité de service, à l’innovation et qui permette de poursuivre cette concurrence entre équipementiers qui est indispensable pour nos clients.

D.P : Sur la 5G, le Gouvernement a transmis le mois dernier sa lettre de cadrage à l’ARCEP. Il y aura à l’automne l’appel à candidatures pour les fréquences 5G…

A.D : Nous, ce que l’on veut, c’est un prix qui n’empêche pas d’investir demain. Le plus important est la capacité pour les opérateurs d’investir pour que les français aient accès à la 5G. La 5G est une nouvelle technologie et on va apprendre collectivement à la connaître. Nous-mêmes les opérateurs télécoms avons déjà commencé, c’est la raison pour laquelle nous sommes prêts. Depuis plus d’un an maintenant, nous lançons partout en France un certain nombre d’expérimentations et nous apprenons à construire des nouveaux business model pour les entreprises et les particuliers. Comme toute nouvelle technologie, la 5G aura un coût.

Aujourd’hui nous sommes à la veille du lancement officiel de la 5G. Nous sommes prêts et nous voulons pouvoir avoir des capacités d’investissements pour offrir cette 5G aux entreprises françaises, au territoire et aux français.

Voir aussi