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Contrastes

Interview d’Arthur Dreyfuss, Président FFTélécoms, sur France Info le 12/11/2019

Arthur Dreyfuss, Président de la Fédération Française des Télécoms, est intervenu sur France Info dans l’émission « :l’éco » le 12 novembre 2019 face à Jean-Paul Chapel au sujet des enchères des fréquences 5G et de Huawei.

Vidéo | Interview d’Arthur Dreyfuss dans l’émission « :l’éco » sur France Info :

Transcription de l’interview (PDF – 123 KB)


Transcription de l’interview :

Jeau-Paul Chapel, journaliste France Info : La 5G doit arriver en France l’an prochain en 2020, on dit que cela va aller 10 fois plus vite que le 4G, cela résume-t-il bien la situation ?

Arthur Dreyfuss, Président FFTélécoms : La 5G est une technologie nouvelle assez révolutionnaire qui permettra d’aller 10 fois plus vite que la 4G, d’avoir un temps de réactivité également 10 fois supérieur à la 4G et qui va donc permettre de transformer des secteurs d’activité et industriels. Elle va permettre à tous les français d’avoir des nouveaux usages assez innovants.

Jean-Paul Chapel : Pour les usages que l’on utilise au quotidien comme les SMS, les vidéos…

Arthur Dreyfuss : Pour les téléchargements, cela ira 10 fois plus vite. Aujourd’hui quand vous êtes en 4G, vous n’imaginez pas une seconde revenir à la 3G donc nous allons créer des nouveaux besoins et usages…

Jean-Paul Chapel : On ne télécharge pratiquement plus avec le streaming ?

Arthur Dreyfuss : Vous téléchargez encore, vous avez des besoins capacitaires très forts, des envois de photos, des téléchargements de films, des échanges d’application. Ces besoins-là sont extrêmement forts et ne cessent de se développer. Aujourd’hui, la consommation de la data augmente de 50% chaque année. Les français utilisent de plus en plus leurs smartphones dans leur vie quotidienne, pour leurs besoins professionnels et cela ne va cesser d’augmenter avec la maison connectée, la télémédecine, la voiture autonome, l’agriculture connectée. C’est une vraie révolution technologique et les opérateurs sont prêts à la lancer.

Jean-Paul Chapel : Vous allez donc nous proposer d’utiliser encore plus nos smartphones. On déplore souvent l’addiction à ceux-ci et là nus allons être encore plus dépendants…

Arthur Dreyfuss : C’est une bonne nouvelle puisque nous allons permettre à des territoires de se transformer, à des secteurs d’activité d’enclencher leur révolution digitale. C’est donc un motif de satisfaction pour l’économie du pays, pour les usages des français et comme tout nouvel usage, il va falloir l’appréhender, apprendre à consommer cette 5G dans l’intérêt de vos téléspectateurs qui sont nos clients.

Jean-Paul Chapel : Y-a-t-il des risques pour la santé ?

Arthur Dreyfuss : Les nouvelles technologies sont contrôlées par des agences indépendantes et les opérateurs télécoms respectent les règles mises en place par celles-ci.

Jean-Paul Chapel : Y-a-t-il des craintes à avoir pour l’environnement ? Ce seront de nouveaux pylônes ?

Arthur Dreyfuss : Ce seront des nouvelles antennes plus intelligentes qui permettront une meilleure gestion de l’énergie et de l’environnement. Encore une fois, nous sommes très responsables sur ces questions-là.

Jean-Paul Chapel : Comment cela va marcher, ce sont des enchères qui vont avoir lieu ?

Arthur Dreyfuss : Ce sont des enchères qui auront lieu dans les prochaines semaines et nous permettront d’avoir l’usage de ces fréquences pour une période de 15-20 ans.

Jean-Paul Chapel : Avez-vous l’impression que le Gouvernement est un peu trop prudent dans cette affaire ?

Arthur Dreyfuss : Ce qui est certain, c’est que les opérateurs ont multiplié les expérimentations et préparé leurs investissements pour le lancement de la 5G. On voit que la 5G s’est lancée à l’étranger aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Chine et il est donc temps que la France y aille. Nous investissons massivement d’ores et déjà pour avoir une France 100% 4G et de la fibre partout dans le pays. Nous ne devons pas rater la 5G et les opérateurs sont prêts pour cela.

Jean-Paul Chapel : Si le Gouvernement français est prudent, c’est peut-être aussi parce qu’il se méfie de Huawei qui est le leader chinois et leader de la 5G mais pour lequel il peut y avoir des soupçons d’espionnage, en tout cas c’est l’aversion américaine. Cette domination de Huawei ne vous inquiète donc pas ?

Arthur Dreyfuss : Il y a trois équipementiers dans le monde : Huawei, Nokia et Ericsson…

Jean-Paul Chapel : Nokia et Ericsson sont des européens, pourquoi ne pas les privilégier ?

Arthur Dreyfuss : Lorsque Nokia gagne un contrat de 2 milliards d’euros en Chine pour développer la 5G avec les trois opérateurs chinois, on s’en félicite en Europe ! Encore une fois, les opérateurs télécoms sont très prudents en matière de cybersécurité et respectent toutes les règles édictées par les pays. Nous, ce dont on a besoin, c’est de pouvoir prévoir. Les opérateurs télécoms investissent 10 milliards d’euros par an en France et nous avons besoin que les règles soient claires. A-t-on le droit ou pas d’utiliser tel ou tel équipementier ? Quand on investit sur la 5G, c’est pour les 10 ou 15 prochaines années qui arrivent. On a donc besoin de règles claires, visibles et on a le sentiment en ce moment qu’il y a un véritable flou. Huawei sera-t-il autorisé ou non ? On a besoin de le savoir et s’il venait à ne pas être autorisé, il faut que les pays qui ne l’autorisent pas l’assument. Les États-Unis, par exemple, prennent des décisions claires sur le sujet puisqu’ils accompagnent les opérateurs financièrement pour envisager cette situation.

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