Aller au contenu

La Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms) a rendu publique le 14 décembre 2021 l’édition 2021 de l’étude sur l’économie du secteur des télécoms en France réalisée par le cabinet Arthur D. Little.

Cette nouvelle édition montre de manière très factuelle que les opérateurs télécoms français ont renforcé leurs investissements malgré la crise sanitaire pour soutenir le développement des usages et contribuer à la transition numérique du pays par le déploiement de nouveaux réseaux fixes et mobiles (fibre et 5G). Ils contribuent ainsi à la relance économique et industrielle, au pouvoir d’achat des Français, et à la transition énergétique.

Toutefois, le secteur souffre d’un traitement fiscal et réglementaire inéquitable.

L’étude invite ainsi la Fédération à proposer des pistes de politiques publiques qui permettraient, en résolvant ces difficultés, de placer la France dans le Top 10 mondial à l’horizon 2030 en termes de « maturité réseaux ».

1. Le secteur des télécoms contribue à la relance de l’économie, au pouvoir d’achat des Français et à la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre.

Les opérateurs télécoms en France jouent un rôle moteur dans l’écosystème numérique français. Ils représentent 78 % des investissements et 71 % des emplois.

Ils sont champions des investissements en Europe, avec 136 euros par habitant.

Chaque euro investi alimente le PIB de 6 euros supplémentaires.

Les prix des services télécoms, qui représentent moins de 2 % des dépenses des ménages, contre 2,6 % il y a dix ans, diminuent contrairement à tous les autres secteurs régulés, dans lesquels les tarifs augmentent. Depuis 10 ans, les opérateurs télécoms rendent du pouvoir d’achat aux Français.

Les tarifs des services télécoms fixes et mobiles en France restent parmi les plus bas des grands pays occidentaux.

Un seuil historique d’investissements s’établissant à 11,5 Milliards d’Euros, a été franchi en 2020. En moyenne sur 5 ans, le secteur télécoms est le secteur qui porte les plus forts investissements privés dans les infrastructures en France. L’équivalent chaque année de 126 hôpitaux construits. Et cela, malgré un chiffre d’affaires en baisse.

 L’effort d’investissement français (CAPEX/CA) a permis de mettre en place une infrastructure de qualité et une couverture du territoire améliorée afin de connecter tous les Français (avec notamment le déploiement de la fibre multiplié par trois en 3 ans dans les zones moins denses). Plus globalement, le rythme français de déploiement de la fibre optique est unique en Europe (presque le double de prises déployées en France sur 12 mois par rapport à la moyenne des grands pays européens).

 L’impact du numérique dans l’empreinte carbone de la France[1] est faible (2 % en 2020) et les réseaux télécoms ne représentent que 7 % environ des émissions du secteur numérique[2]. Pour autant, les opérateurs s’engagent à respecter, à leur échelle les accords de Paris.

Les télécoms apparaissent même comme l’une des solutions aux défis environnementaux.

2. Pour autant, le secteur des télécoms souffre d’un traitement réglementaire et fiscal inéquitable.

Bien que représentant 47 % des revenus totaux de l’économie numérique, les opérateurs télécoms s’acquittent de 81 % des impôts et taxes du secteur.

Cela est dû notamment aux impôts spécifiques sectoriels qui représentent une part majeure de la fiscalité des opérateurs en France (1,416 million d’euros en 2020 payés par les 4 principaux opérateurs, dont 500 millions environ versés au secteur de la culture et 240 millions versés au titre de l’IFER mobile).

Le revenu des opérateurs télécoms européens a progressé lentement depuis 2011 tandis que celui des acteurs asiatiques et américains est à + 50 %.

3. En conséquence de ces constats, les opérateurs de la FFTélécoms appellent les pouvoirs publics à soutenir le rôle contributif des télécoms.

En soutenant l’effort d’investissement des opérateurs, via l’allégement des contraintes réglementaires et fiscales pour le déploiement des nouvelles infrastructures. Cela permettra à la France de faire son entrée dans le Top 10 du classement mondial des pays en fonction de leur « maturité réseaux », à l’horizon 2030 (17ème position mondiale en 2020).

En mettant en œuvre des conditions favorables au développement d’un numérique répondant aux enjeux environnementaux, par exemple par la mise en place d’une fiscalité adaptée aux produits reconditionnés, et en adoptant des mesures incitatives afin de rendre plus responsables les utilisateurs des réseaux télécoms.

 L’étude souligne à cet égard que le déploiement de réseaux de nouvelles technologies constitue une des clés pour réussir la transition vers une économie responsable et plus respectueuse de l’environnement. En effet, les réseaux ont une efficacité énergétique croissante : le passage à la fibre optique divise par 3 la consommation énergétique des réseaux fixes ; le passage à la 5G augmente de 90 % l’efficacité énergétique des communications mobiles. De plus, les technologies de communication déployées permettent une substitution des usages. Les télécoms apportent donc des solutions aux défis environnementaux et facilitent également la transition écologique.

En s’assurant que toute nouvelle obligation ne contrevienne pas au principe de conditions de concurrence équitable (level playing field) entre les acteurs de l’écosystème numérique, notamment les grandes plateformes qui à ce titre devraient être sollicitées pour le financement des réseaux. La Présidence Française de l’Union européenne constitue à cet égard une opportunité de lancer le débat dont il faut se saisir.


Contacts presse :

  • Aude Boisseranc · Responsable des affaires institutionnelles · aboisseranc[at]fftelecoms[.]org.
  • Alice Provost · Chargée de communication · aprovost[at]fftelecoms[.]org.

[1] Étude économique « Les télécoms : premiers acteurs du numérique », Arthur D. Little pour la Fédération Française des Télécoms, 2020 et 2021.

[2] Les datas centers et les terminaux représentent la plus grande part des émissions du secteur numérique.

Le 18 novembre 2021, Arthur Dreyfuss, Président de la Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms), est intervenu au 103ème Congrès de l’AMF, l’association des Maires de France et des présidents d’Intercommunalités, au Forum intitulé « Transition numérique : accélérer le déploiement des réseaux, accompagner les citoyens éloignés du numérique et sécuriser les usages » (salle Nation).


Discours d’Arthur Dreyfuss, Président de la FFTélécoms :

« (…) Mesdames et Messieurs les Maires et Présidents d’intercommunalité,

Je suis très heureux d’être parmi vous aujourd’hui pour ce rendez-vous annuel et incontournable du congrès des maires de France et d’avoir l’opportunité, au nom des opérateurs membres de la FFTélécoms, de rappeler les enjeux liés à la couverture numérique et de vous rendre compte de l’avancée du Très haut Débit et du déploiement du New Deal Mobile.

Depuis la signature de cet accord inédit, nous mesurons collectivement son impact, tangible et réel sur le quotidien des citoyens et des entreprises. Nous le mesurons d’autant plus que la crise sanitaire sans précédent que traverse notre pays nous a montré, à toutes et à tous, l’importance de la couverture internet pour les citoyens et les entreprises. Les opérateurs ont fait preuve d’une mobilisation sans faille pendant les deux confinements, et encore aujourd’hui pour assurer la stabilité des réseaux et leur rythme de déploiement.

    1. Un rythme soutenu de déploiement du Très Haut Débit

La crise sanitaire que traverse le pays a eu des impacts sur les déploiements de 2020 et 2021 même si le secteur des télécoms n’a jamais arrêté les déploiements durant les différents confinements. La situation sanitaire liée au Covid-19 n’a pas permis aux opérateurs de poursuivre leur importante accélération observée en fin d’année dernière. Néanmoins, le rythme de déploiement des opérateurs est resté soutenu.

Au cours du deuxième trimestre 2021, plus d’1,5 million de locaux supplémentaires ont été rendus raccordables au FttH, soit environ 22 % de plus que sur la même période de l’année précédente. Au 30 juin 2021 :

    • 27 millions de locaux éligibles aux offres FttH, soit une hausse de 30 % en un an ;
    • 31 millions de locaux étaient éligibles au Très Haut Débit, toutes technologies confondues ;
    • 16,6 millions d’abonnements au Très Haut Débit (débit maximum descendant supérieur ou égal à 30 Mbit/s) qui représentent désormais plus de la moitié du nombre total d’abonnements internet sur le territoire français.
    1. Le New Deal Mobile est entré en phase de déploiement industriel et remplit son objectif de réduction des zones blanches de la téléphonie mobile

Près de 4 ans après la signature de l’accord historique du New Deal Mobile, je souhaite partager avec vous le chemin parcouru en matière de couverture mobile et formuler plusieurs vœux.

Les opérateurs télécoms ont investi 93,5 milliards d’euros dans les réseaux fixes et mobiles au cours des 10 dernières années avec un record de 11,5 milliards d’euros au titre de l’année 2020 malgré le contexte de pandémie mondiale.

Au 30 juin 2021, selon les derniers chiffres disponibles de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse), le territoire national comptait 91 443 sites tous opérateurs confondus. Parmi ces sites, 89 169 sites étaient équipés en 4G soit plus de 97 % du total. Près de 33 880 sites ont été construits ou convertis en 4G depuis le début du New Deal Mobile début 2018.

Depuis juillet 2018, plus de 3 000 sites ont été identifiés au titre du dispositif de couverture ciblée dont 1 091 sites étaient en service au 30 octobre 2021. Ce dispositif fonctionne bien, les opérateurs avancent et déploient à un rythme très soutenu, sous l’égide du gouvernement, sous le contrôle du régulateur, et sous le regard vigilant des collectivités qui identifient les zones à couvrir.

La Cour des Comptes a d’ailleurs souligné, dans un récent rapport, le succès de cet accord. Elle reconnaît les progrès indéniables réalisés dans la couverture et la qualité du réseau avec notamment, la quasi-disparition des zones blanches 4G en trois ans, alors que la France accusait d’un sérieux retard en comparaison de ses partenaires européens. 

Vous le savez, le rôle des maires est primordial au côté des opérateurs dans la recherche et l’identification des terrains susceptibles d’accueillir le futur site mobile. La phase de recherche d’un terrain, de signature du bail et délivrance des autorisations d’urbanisme est la plus chronophage en comparaison de la construction du site en lui-même.

    1. Une amélioration significative de la couverture mobile rendue possible grâce au partenariat exigeant mais constructif avec l’AMF

Ce n’est plus à démontrer, l’appropriation est déterminante pour le succès du new deal mobile et en particulier du dispositif de couverture ciblée.

Nous poursuivons la coordination nationale à travers la participation aux côtés des maires de France, au comité de concertation France Mobile, au comité de suivi mobile et au comité de transparence sur la 5G. Dans certains cas, nous avons aussi l’occasion d’échanger directement avec l’AMF pour débloquer des situations particulières. Ce dialogue constructif permet aux opérateurs de mieux comprendre les préoccupations et spécificités des collectivités, d’apporter une réponse adaptée aux enjeux d’aménagement numérique des territoires et de soutenir la dynamique nationale en faveur de territoires toujours mieux connectés.

Je suis convaincu que c’est ce travail collaboratif qui participe à la réduction considérable des zones blanches de la téléphonie mobile. Nous devons poursuivre dans cette direction pour garantir aux citoyens et entreprises de vos territoires une couverture numérique optimale.

    1. Des voies d’amélioration encore possibles au service de l’accélération des déploiements

Malgré la mobilisation générale des opérateurs, nous rencontrons encore des obstacles dans le déploiement notamment en zone littorale avec des difficultés d’ordre technique souvent liées à la topographie des lieux avec des coûts de raccordement électrique exorbitants ou des refus d’implantation aux abords ou l’intérieur de parcs naturels régionaux ou nationaux.

Nous rencontrons également des contraintes liées à l’acceptabilité sociale et environnemental de certains pylônes par la population qui souhaite disposer d’une couverture mobile en 4G mais en s’opposant à toute implantation de site dans le territoire de la commune.

Nous sommes également confrontés à des pratiques de spéculations foncières concernant des futurs sites de téléphonie mobile ou concernant le renouvellement de baux télécoms existants.

Certaines pratiques gèlent des terrains et conduisent à l’érection de pylônes dénués de tout équipement actif qui n’apporte donc aucune couverture mobile. La loi « Chaize » propose que désormais tout acquéreur ou preneur d’un contrat de bail ou de réservation d’un terrain sollicitant une autorisation d’urbanisme fasse état au Maire d’un mandat fourni par l’opérateur qui les aurait chargées de rechercher un terrain aux fins de construction d’un pylône de téléphonie mobile. Ce mandat permettra au Maire d’instruire la demande de manière transparente en ayant l’information préalable que le terrain qui fait l’objet d’une demande d’autorisation d’urbanisme a vocation à accueillir un pylône de téléphonie mobile.

Nous constatons un deuxième phénomène à l’occasion du renouvellement des baux des terrains sur lesquels un ou plusieurs sites de téléphonie mobile sont installés. Le changement de bailleur qui intervient, souvent à la faveur d’une promesse de loyer annuel plus élevé pour les collectivités locales, n’entraine pas automatiquement le maintien du site mobile et peut aboutir à une perte de couverture mobile dans le territoire concerné.

À l’échelle nationale, le chantier du New Deal Mobile se poursuit avec 1 000 pylônes du dispositif de couverture ciblée construits sur les 5 000 prévus par cet accord sans compter la densification des réseaux sur les axes de transport. Il est donc clé de continuer à lever les blocages/difficultés en matière de déploiement de réseaux.

D’autres leviers peuvent venir renforcer la capacité d’investissement des opérateurs afin de réduire davantage la fracture numérique des territoires. Je pense notamment à une réforme de l’IFER mobile. Une première pierre avait été posée fin 2019 dans cette direction avec une demande, par le Parlement, de rapport au Gouvernement sur l’évaluation de l’IFER mobile. Nous souhaitons aujourd’hui pouvoir engager avec l’ensemble des parties prenantes, une concertation sur les possibilités de réforme. La réunion programmée à ce sujet fin novembre à l’initiative de la DGE va dans le bon sens avec le souci permanent d’une élaboration et d’une appropriation collective de cette réforme qui s’avère indispensable pour stabiliser le rendement de cette taxe tout en sécurisant les recettes des collectivités territoriales.

Avant de s’interroger sur l’opportunité d’un « New Deal 2 », il convient d’évaluer les résultats du New Deal Mobile actuel dont les effets en matière d’amélioration de la couverture mobile seront tangibles jusqu’en 2026 notamment par la densification de la couverture mobile le long des axes de transports routiers et ferroviaires et près de 2 000 sites encore à identifier au titre du dispositif de couverture ciblée.

Les opérateurs mènent 3 chantiers colossaux de front, le mobile comme nous l’avons vu, le déploiement de la fibre et le déploiement la 5G. La 5G répond à des applications spécifiques complémentaires à la 4G que nous avons d’ores et déjà commencé à expérimenter dans tous les territoires et que nous souhaitons poursuivre dans les prochains mois. La 5G marque une véritable rupture car c’est une technologie flexible. La force de cette technologie est sa capacité à s’adapter aux besoins de chaque objet et à des processus métier des différents secteurs industriels. Le Comité Stratégique de Filière (CSF) « Infrastructures Numériques », labellisé en 2018, vise à développer des applications industrielles et non-industrielles de la 5G, dans des secteurs variés au profit de tous les territoires, de l’industrie, du tourisme, de l’agriculture et de la santé.

Pour conclure, je m’engage au nom des opérateurs membres de la FFTélécoms à poursuivre ce dialogue et ce partenariat essentiel avec tous les maires et présidents d’intercommunalité de France et je souhaite tous mes vœux de réussite au nouveau Président de votre Association. »


Les autres intervenants du Forum :

  • Bernard Baudoux, Maire d’Aulnoye-Aymeries (59) ;
  • Patrick Molinoz, Maire de Vénarey- Les Laumes (21) ;
  • Justin Pamphile, Maire du Lorrain, Président de l’Association des maires de Martinique ;
  • Michel Sauvade, Maire de Marsac-en-Livradois (63) ;
  • Zacharia Alahyane, Directeur des programmes France Mobile et France THD à l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) ;
  • Marc Boget, Commandant de la Gendarmerie dans le cyberespace ;
  • Joëlle Cottenye, Membre du collège de l’Arcep ;
  • Valérie Peneau, Directrice du programme interministériel Identité numérique ;
  • Maxime Lombardini, Président de Free mobile ;
  • Guillaume Poupard, Directeur de l’Agence Nationale de la Sécurité des systèmes d’Information (Anssi).

En savoir plus

Le Président de la Fédération Nicolas Guérin a rappelé à titre liminaire lors du TRIP Automne 2020 de l’AVICCA le 25 novembre 2020 que les opérateurs télécoms sont des acteurs centraux de l’écosystème numérique dans le sens où le secteur des télécoms pèsent 2% du PIB en France, représente 51% du chiffre d’affaires de l’économie numérique française, 74% de ses emplois, 82% de ses investissements et 83% de ses impôts et taxes.

En dépit de la baisse constante du prix des abonnements depuis 6 ans, 2019 aura été une année record avec plus de 10 milliards d’euros d’investissements dans les réseaux fixes et mobiles.

S’agissant des déploiements fixes et du New Deal Mobile, le Président a indiqué que le rythme était soutenu malgré la COVID-19 en soulignant la solidarité qui s’est exprimée au sein de la filière qui a su se réunir autour d’un objectif : continuer à déployer les réseaux au bénéfice des français.

Au sujet de la position du secteur sur la souveraineté numérique, Nicolas Guérin s’est félicité que la France dispose de nombreux opérateurs solides qui déploient des réseaux et des services résilients, innovants et performants. Il a également souligné que l’Europe disposait des atouts pour créer ses propres champions du numérique.

Concernant les GAFA, le Président de la FFTélécoms a indiqué soutenir les initiatives en cours au niveau européen ayant vocation à créer un cadre de régulation ex-post et ex-ante applicable aux géants du Net :

« Fort de notre expérience de secteur régulé, nous ne pouvons que nous réjouir de voir la même logique de saine concurrence appliquée à d’autres acteurs du numérique, afin de permettre l’émergence de nouveaux entrants, et donc de nouveaux produits et services, pour le bénéfice final de l’économie et du consommateur. Nous nous élevons toujours contre le maintien d’une fiscalité de production élevée (1,3 milliard d’euros en 2018 pour les membres de la Fédération) applicable uniquement au secteur des télécoms »

Enfin, le Président a conclu son intervention en présentant la filière des infrastructures numériques comme service de la relance du pays. L’écosystème de la 5G va ainsi permettre de délivrer une multiplicité de nouveaux usages concernant de nombreux secteurs et à destination aussi bien du grand public que des entreprises, des services publics et autres institutions.

Ce réseau de plateformes est soutenu par le Gouvernement, dans le cadre de son appel à projets sur la souveraineté dans les réseaux de télécommunications, lancé dans le cadre du plan de relance. C’est pour la filière un soutien indispensable et qui va permettre de structurer tout le tissu industriel, tant dans notre secteur que pour toutes les applications industrielles.

Les résultats d’une campagne de mesure d’ondes dans les collèges, lycées, maisons de retraite et hôpitaux ont été publiés le 27 octobre 2020 sur le site du portail radiofréquences santé et environnement.

Ces mesures, réalisées entre 2014 et 2019, ont suivi le protocole de mesures de l’ANFR et par un laboratoire accrédité par le comité français d’accréditation (Cofrac). Les principaux enseignements sont les suivants :

  • les niveaux de radiofréquences dans les collèges, lycées, maisons de retraite et hôpitaux en France métropolitaine sont particulièrement faibles et très en-deçà des valeurs limites réglementaires de 28 V/m ;
  • les niveaux médians mesurés sont tous inférieurs à 0,5 V/m : 0,30 V/m dans les collèges, 0,41 V/m dans les lycées, 0,31 V/m dans les hôpitaux et maisons de retraite ;
  • parmi les différentes bandes de fréquences de la téléphonie mobile, la bande 900 MHz, dans laquelle on trouve des émetteurs 2G, 3G et 4G, est la plus détectée.
  • 14 % des collèges, 7% des lycées, 15 % des hôpitaux, et 18 % des maisons de retraite ne présentent pas de signal radiofréquence dans leurs établissements.

En savoir plus

L’Agence nationale des fréquences (ANFR) prend acte de la mise à jour par la société SONY du téléphone portable Sony Xperia 5 (J9210 / PM-1241-BV), afin de respecter la valeur limite de DAS localisé « tronc ».

La FFTélécoms tient à relayer cette information, consciente des enjeux d’un respect scrupuleux de la réglementation du débit d’absorption spécifique (DAS) des téléphones, afin de limiter l’exposition aux ondes de leurs utilisateurs selon un principe de précaution.

Des mesures ont été réalisées auprès d’un laboratoire accrédité afin de vérifier la conformité de ce téléphone aux exigences européennes concernant le DAS localisé « tronc ». Ces exigences impliquent que les terminaux soient évalués à une distance maximale de 5 mm et doivent respecter la valeur limite réglementaire de 2 W/kg. Les mesures de l’ANFR ont révélé des valeurs dépassant cette limite.

En application de l’article L43 II bis du code des postes et des communications électroniques, l’ANFR a mis en demeure la société SONY, responsable de la mise sur le marché de ce téléphone, de prendre toutes les mesures appropriées pour mettre fin à la non-conformité constatée sur les équipements actuellement sur le marché ainsi que ceux déjà commercialisés.

La société SONY a pris la décision de réduire la puissance de son terminal par une mise à jour. Cette évolution permet de rendre le DAS localisé « tronc » conforme à la limite réglementaire de 2 W/kg. La mise à jour est automatiquement diffusée aux téléphones correspondants, dès lors qu’ils sont connectés à un réseau de données (réseau mobile ou Wi-Fi).

L’ANFR a contrôlé l’efficacité de ces nouvelles mesures correctives sur le téléphone Sony Xperia 5 dans le cadre de ses missions de surveillance du marché des équipements radioélectriques et du contrôle de l’exposition du public aux ondes électromagnétiques.

L’ANFR invite les propriétaires de ces téléphones à vérifier qu’ils ont été mis à jour. Si ce n’est pas le cas, une mise à jour manuelle est à effectuer en suivant le mode opératoire détaillé ici.

Retrouvez l’ensemble des mesures DAS réalisées par l’ANFR en open data sur le site data.anfr.fr

Didier Casas, Vice-président de la Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms), était « l’invité éco » sur France Info le 3 février 2020 face à Emmanuel Cugny au sujet des fréquences 5G et de Huawei.

Extraits :

« Au moment où nous nous parlons, nous ignorons ce que souhaite faire le Gouvernement français. Il y a urgence. Le Gouvernement ne nous dit pas aujourd’hui clairement si il souhaite que Huawei soit interdit en France, dans quelles régions, villes, dans quel délai, à quelles conditions. (…) Les opérateurs sont engagés dans un objectif de déploiement accéléré de la 5G, les fréquences seront vendues aux opérateurs pour plusieurs milliards d’euros dans quelques semaines. (…) les opérateurs télécoms sont dans les starting-blocks, et au fond on ne sait pas avec quel ciment nous devons monter les murs ! (…) Aux États-Unis, les opérateurs sont accompagnés dans cette interdiction d’utiliser un équipementier. En France, si un équipementier devait être interdit il faudrait que certaines entreprises démontent jusqu’à la moitié de leur réseau télécom, c’est plusieurs milliards d’euros. (…) Nous allons devoir payer pour les fréquences 5G, qui sont la propriété de l’État. C’est plusieurs milliards d’euros d’investissements pour les opérateurs télécoms. (…) Nous sommes très engagés dans des plans d’économie d’énergie très importants. Nous sommes attentifs au sujet des conséquences éventuelles des radios fréquences sur la santé. »

Vidéo | 5G/Huawei – Interview de Didier Casas, Vice-président FFTélécoms, sur France Info :

Transcription de l’interview (MS Word, 138 KB)

Transcription :

[Emmanuel Cugny, journaliste France Info] Bonsoir à tous. L’Internet 5G va bientôt faire son apparition en France. Vous le savez, il s’agit de l’Internet ultra-rapide, encore mieux que la fibre, encore mieux que la 4G. En tout cas, elle concernera les entreprises avant les particuliers mais représentent déjà de forts enjeux économiques et financiers. Bonsoir Didier Casas.

[Didier Casas, Vice-président de la Fédération Française des Télécoms] Bonsoir.

[Emmanuel Cugny] Vous êtes Vice-président de la Fédération Française des Télécoms, par ailleurs, Directeur général adjoint de Bouygues Telecom. Le déploiement de la 5G est devenu aussi un enjeu très diplomatique. Faut-il accepter ou interdire le chinois Huawei est sur le sol français ?

[Didier Casas] Écoutez, ce que je constate d’abord c’est que ça n’est pas ce que demandent nos amis britanniques qui viennent de décider l’inverse. Ça n’est pas non plus si j’ai bien lu ce que demande le commissaire européen Thierry Breton, qui vient d’expliquer, publiquement, que Huawei était le bienvenu en Europe. Et, j’allais vous dire que, si d’aventure, Huawei devait être interdit en France, ce serait au gouvernement français de le dire, bien sûr, et nous serions d’ailleurs nous, opérateurs, très intéressés à ce qu’il nous dise rapidement. Parce qu’on nous demande, par ailleurs, d’investir beaucoup dans la 5G qui va arriver…

[Emmanuel Cugny] On va y revenir en détail Didier Casas mais en fin de semaine dernière, l’Europe a laissé la porte ouverte au chinois Huawei que l’on sait accusé par les américains d’espionner au profit du régime communiste à Pékin. Est-ce que… On a bien entendu votre position sur la nécessité de travailler ensemble. Mais est-ce que, contrairement à l’Europe, la France est sur la même ligne et accepterait Huawei aujourd’hui ?

[Didier Casas] C’est ce que je vous disais. Au moment où nous nous parlons, en réalité nous ignorons ce que souhaite faire le gouvernement français. Et le problème c’est qu’il y a urgence, parce que…

[Emmanuel Cugny] En tout cas, le gouvernement est timoré, beaucoup plus que l’Europe, ça c’est clair.

[Didier Casas] En tout cas, le gouvernement ne nous dit pas clairement aujourd’hui s’il souhaite que Huawei soit interdit en France. S’il souhaite qu’il soit interdit, quand le serait-il ? Dans quelle région ? Sur quelle ville ? Dans quels délais ? À quelles conditions ? Avec quelles conséquences pour les opérateurs ? Notamment sur le déploiement de la 5G. Je vous le disais, nous sommes actuellement engagés, et le gouvernement n’y est pas pour rien, dans un objectif de déploiement accéléré de la 5G. On se propose de nous vendre des fréquences à plusieurs milliards d’euros dans quelques semaines maintenant. Nous sommes dans les « starting blocks » et, au fond, on ne sait pas avec quel ciment nous devons monter les murs.

[Emmanuel Cugny] Si l’État met des barrières vous demanderez des compensations financières par exemple ?

[Didier Casas] En tout cas ce qui paraît certain, c’est que nous ne voyons pas pourquoi il en serait autrement. Regardez ce qui se passe aux États-Unis, le Président Trump a expliqué très clairement qu’il ne souhaitait plus qu’un certain nombre d’équipementiers équipe les opérateurs américains. Et il a décidé, fort logiquement, que les entreprises américaines seraient accompagnées financièrement dans cette transition. Si un équipementier, Huawei par exemple, exemple devaient être interdits en France il faudrait que certaines des entreprises du secteur des montres jusqu’à la moitié de leurs réseaux télécoms, c’est plusieurs milliards d’euros d’investissement qui est sur la table.

[Emmanuel Cugny] Didier Casas, est-ce qu’il n’existe pas quand même des solutions annexes ? Vendredi, Stéphane Richard, le patron du groupe Orange, a annoncé qu’il allait travailler avec Nokia et Ericsson. Donc il n’y a pas que Huawei finalement. Et puis Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur, vous l’avez dit, affirme haut et fort que l’Europe est à la pointe aujourd’hui contrairement à ce que disent les allemands sur la 5G. Donc il y a peut-être des solutions alternatives.

[Didier Casas] Bien entendu il y a des solutions alternatives. Bouygues Télécom, par exemple, travaille avec d’autres équipementiers : avec Ericsson, avec Nokia… et il est naturel que dans ce secteur comment dans d’autres, la concurrence joue. Vous parliez d’Orange : j’observe qu’Orange n’utilise pas Huawei en France mais partout ailleurs dans le monde là où il réalise, je crois à peu près la moitié de ses revenus, il utilise massivement Huawei. Donc Huawei est un acteur important mais il en existe, d’autres c’est un fait.

[Emmanuel Cugny] Il y a quatre grands opérateurs téléphoniques aujourd’hui en France : Orange, Bouygues Télécom, que vous représentez, SFR et Free mobile. Vous allez devoir vous partager le gâteau de ces milliards d’euros de fréquences. Les enchères auront lieu en avril [2020] c’est cela ?

[Didier Casas] Oui, les enchères iront auront lieu en avril. Si je peux me permettre cette remarque : nous n’allons pas « nous partager le gâteau des milliards d’euros fréquences », nous allons devoir payer les milliards d’euros pour les fréquences, ce qui est un peu…

[Emmanuel Cugny] Vous allez vous répartir les sommes.

[Didier Casas] Voilà, on va devoir se répartir le paiement de ces sommes. Mais c’est bien ce que vous vouliez dire… Donc les enchères vont avoir lieu très vite. Il va falloir bien sûr que chacune des quatre entreprises détermine sa stratégie selon ses objectifs, selon ses moyens aussi, selon ce qu’elle peut faire et puis j’insiste…

[Emmanuel Cugny] Ça coûte combien, en gros aujourd’hui, d’installer les réseaux 5G ? Parce que ce sont de très lourds investissements.

[Didier Casas] Vous savez, pour faire de la 5G – comme la 4G, comme la 3G, comme la 2G – il faut, on n’a jamais rien inventé d’autres, il faut trois choses : il faut des fréquences, des téléphones et de l’électronique. Et l’électronique c’est la question de Huawei, Nokia, Ericsson, dont on a parlé juste avant. Les téléphones : eh bien c’est Apple, Samsung, Huawei et les autres qui les fabriquent. Et puis il faut bien sûr des fréquences qui sont la propriété de l’État et que nous achetons. Ça coûte plusieurs milliards d’euros d’investissement.

[Emmanuel Cugny] Vous les avez aujourd’hui ces milliards ?

[Didier Casas] Oui bien sûr, l’industrie se prépare pour les avoir…

[Emmanuel Cugny] Donc l’État n’a pas besoin de vous aider ?

[Didier Casas] Non, l’industrie n’a jamais demandé que l’État l’aide à acheter des fréquences. Et d’ailleurs franchement, si nous lui demandions, je ne crois pas qu’il l’accepterait.

[Emmanuel Cugny] Didier Casas, il y a donc quatre grands opérateurs aujourd’hui en France. Est-ce qu’il n’y en a pas un de trop ?

[Didier Casas] Ah, vieille question. Écoutez, j’ai le sentiment qu’à 4, aujourd’hui, nous vivons convenablement, que la concurrence est animée, que les Français sont heureux de pouvoir bénéficier de la concurrence entre quatre opérateurs. J’ai le sentiment aussi que les pouvoirs publics sont pas très favorables à ce qu’il y en ait moins… Bref. Je ne crois pas que les conditions soient réunies en tout cas au moment où nous nous parlons et que je sache pour qu’il y ait un opérateur en moins, ou deux ou trois en moins…

[Emmanuel Cugny] Le secteur de la téléphonie est lui aussi concerné par les questions environnementales et ce matin, dans le quotidien Les Échos, le patron d’Orange, Stéphane Richard, a dit qu’il veut atteindre « le zéro carbone dix ans avant le reste de l’industrie. » Il rejette en gros un million et demi de tonnes de Co2 par an pour le groupe Orange. C’est une préoccupation pour tous les opérateurs aujourd’hui ?

[Didier Casas] Oui bien sûr. Tous les opérateurs, Orange… Stéphane richard l’a dit. Mais tous les opérateurs sont préoccupés par ce sujet. Nous sommes tous engagés dans des plans d’économies d’énergie très important. Considérez que, ça ne paraît rien, mais, en fait, pour faire fonctionner nos réseaux, fixes ou mobiles, nous consommons énormément d’énergie. Ce qui coûte beaucoup à nos entreprises. Donc nous sommes engagés dans de puissants plans d’économies d’énergie. Et puis nous sommes aussi très préoccupés de l’intégration de nos réseaux mobiles, notamment les fameuses antennes, dans le paysage…

[Emmanuel Cugny] Ce qui peut poser certains problèmes sanitaires pour certains.

[Didier Casas] Et puis nous sommes attentifs, pour l’instant il n’y a pas de problème sanitaire avéré, mais nous sommes attentifs aux sujets de, notamment effectivement, des conséquences éventuelles des radiofréquences sur la santé.

[Emmanuel Cugny] Merci beaucoup Didier Casas, Vice-président de la Fédération Française des Télécoms, bonsoir.

Interview d’Arthur Dreyfuss, Président de la Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms), aux Echos du 31 janvier 2020 sur les déploiements de la 5G en France suite à la récente décision de Bruxelles de ne pas interdire Huawei. Extraits :

« L’État change les règles en cours de match, sur fond de tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, en disant aux opérateurs : « Débrouillez-vous ! » C’est inacceptable. Nous sommes dans une situation exceptionnelle, à laquelle les pouvoirs publics doivent trouver une solution tout aussi exceptionnelle. Il serait naturel de réunir gouvernement, régulateur, agence de sécurité, opérateurs, collectivités, parlementaires afin de trouver une solution qui ne pénalise pas les Français (…) » 

« Nous ne sommes pas naïfs pour autant. On ne peut pas utiliser la sécurité comme prétexte à des décisions dictées en réalité par des enjeux commerciaux et diplomatiques qui nous dépassent. Et je ne peux pas laisser dire que les opérateurs n’auraient pas conscience des enjeux de sécurité, comme on l’a entendu. Nous employons en France plus de 15 000 ingénieurs et techniciens télécoms qui travaillent quotidiennement à assurer la sécurité des réseaux. »

Consulter l’interview complète dans Les Echos

Arthur Dreyfuss, Président de la Fédération Française des Télécoms, est intervenu sur France Culture le 30 décembre 2019 au sujet de la 5G dans les entreprises et l’industrie :

Replay audio | Interview d’Arthur Dreyfuss sur France Culture :

Arthur Dreyfuss, Président de la Fédération Française des Télécoms, est intervenu sur BFM Business dans l’émission « 12H L’heure H » le 17 décembre 2019 face à Hedwige Chevrillon au sujet des chiffres-clés 2019 du secteur des télécoms :

Vidéo | Interview d’Arthur Dreyfuss sur BFM Business :